L’évangile de ce dimanche nous introduit dans une discussion sur le pur et l’impur qui parait décalée pour une célébration d’ordination. Mais à voir de près, cet enseignement a sa pertinence pour nous aujourd’hui. Jésus commence par mettre en garde contre le cantonnement à des gestes extérieurs et contre la séparation des personnes entre purs et impurs. Il invite ensuite à placer la pureté à la lumière de la relation de vie et d’amour entre Dieu et les hommes. Cette relation, Jésus est venue la vivre sur terre pour entrainer l’humanité vers Dieu. Il l’a vécue par la pureté du cœur et du corps dans l’état de vie du célibat.
Pour Jésus, la pureté recoupe trois domaines : le corps, la foi et la charité.
La pureté du corps vise la qualité de l’amour envers soi et envers l’autre et garantit le respect de la personne comme être à la fois corporel et spirituel.
Quant à la pureté de la foi, elle désigne la fidélité à Dieu à laquelle Moïse invitait le Peuple par l’obéissance aux commandements, comme nous l’avons entendu dans la première lecture. Pour les chrétiens, vivre la pureté de la foi c’est aimer la vérité de l’Evangile qui est garantie par l’enseignement de l’Eglise et le témoignage des saints.
Et enfin la pureté de la charité, c’est placer l’amour de Dieu au cœur de nos projets et de nos engagements, comme nous l’indiquait saint Jacques dans la deuxième lecture : « Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache au milieu du monde » (Jc 1,27).
Pour Jésus, la pureté du corps, de la foi et de la charité sont liées. Ainsi quand nous cherchons à fortifier la pureté dans un de ces domaines, nous pouvons nous appuyer sur les deux autres. Nous le voyons par exemple quand nous arrivons à mettre en place un temps de prière régulier ; lentement une paix s’installe, une paix intérieure qui est un soutien dans notre effort pour la pureté du corps.
Jésus a non seulement enseigné à tenir compte des différents domaines de la pureté et à les articuler, mais il les a vécus dans l’état de vie du célibat. Alors que pour la société, le célibataire était regardé comme un être diminué qui ne participait pas à la postérité d’Israël, Jésus a ouvert une nouvelle perspective, celle d’un célibat volontaire et libre au service du Royaume. Il a su manifester une amitié profonde, voire de la tendresse pour ceux qui l’abordaient ou qui le suivaient. Mais son attachement n’a jamais été exclusif ou possessif.
Maxence, au début de la célébration vous venez de vous engager publiquement pour le célibat à la suite de Jésus afin de servir le Royaume de Dieu dans le monde d’aujourd’hui. Il s’agit pour vous de veiller à tenir ensemble la pureté du corps, de la foi et de la charité. Votre choix se situe aux antipodes de ce que les idéologies matérialistes et individualistes cherchent à promouvoir. Face à la volonté de maitriser la vie et de marginaliser la famille, le monde a en réalité besoin de ministres du Christ qui défendent fidèlement la pureté de la foi en rappelant que Dieu seul a créé le monde et l’a sauvé par la croix de son Fils Jésus. Face à la promotion de la compétition et de l’individualisme, le monde a besoin de diacres qui vivent de la pureté de la charité en ayant le souci de la solidarité entre les personnes des différentes origines sociales et culturelles.
Que la Vierge Marie, Notre Dame du Saint Cordon soutienne par sa prière notre désir d’accueillir en vérité l’enseignement de Jésus. Comme le moine Bertholin qu’elle a missionné auprès des habitants de Valenciennes et des autorités civiles, qu’elle vous aide Maxence, et chacun d’entre nous, à grandir en liberté intérieure pour expérimenter la joie de la pureté du corps, de la foi et de la charité.