Accompagner les malades,

Édito du 7 février 2019

Accompagner les malades,

un bonheur et un devoir pour tout baptisé

 

Le 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes est dédié depuis 1992 aux personnes malades ; c’est l’occasion de rappeler à la société et à l’Église l’importance d’accompagner les personnes souffrantes et de prendre soin de la santé.

 

La maladie révèle à l’homme sa condition mortelle aux prises avec le mal. Elle fait mal physiquement et psychologiquement, et affecte ainsi tout notre être. D’ailleurs les guérisons opérées par Jésus concernaient à la fois la réalité corporelle et spirituelle et cherchaient à ouvrir la personne à la vie divine sur laquelle aucun mal n’a de prise.

 

La visite et l’accompagnement des malades sont comme le prolongement des rencontres de Jésus et font ainsi partie de la mission de tout baptisé. Réalisée dans un esprit de respect et de foi, la visite rend témoignage au Christ qui par sa passion et sa résurrection a vaincu le mal et la mort. Elle manifeste également la solidarité entre les membres de l’Église comme le souligne admirablement saint Paul : « Si un membre souffre, tous les membres partagent ses souffrances » (1Co 12,26). Cette solidarité entre les membres de la communauté s’exprime dans la prière universelle de la messe dominicale, qui devrait toujours mentionner les personnes souffrantes.

 

Si la visite des malades est une exigence pour tout baptisé, l’Église la considère comme un devoir pour le curé. Même s’il ne peut remplir seul cette tâche, il doit porter le souci des liens entre les personnes valides et malades et de leur cheminement de foi. D’ailleurs, les visites devraient faciliter l’accès au sacrement de l’eucharistie que tout chrétien appelé par le curé peut porter aux malades. Mais il ne faudrait pas oublier de proposer aux malades les sacrements du pardon et de l’onction qui les mettent en contact avec un prêtre. A travers eux, le Christ vient guérir l’âme et parfois le corps.

 

Dans le sacrement de l’onction des malades, Il vient comme le serviteur souffrant et le médecin. Même si on ne signale jamais dans les évangiles que Jésus a été malade, il en a vécu tous les aspects et toutes les conséquences, notamment lors de sa passion : l’exclusion du cercle des bien-portants, le sentiment d’incompréhension et d’abandon, l’angoisse face aux souffrances… Serviteur souffrant, Jésus est en même temps le médecin. Comme au temps de son ministère public, Jésus continue de s’émouvoir jusqu’aux entrailles, il nous comprend, il ressent ce que nous pouvons ressentir. Bien plus, il vient nous toucher pour nous mettre en contact avec la source divine et nous imprégner de son amour qui a sauvé le monde.

 

A côté du sacrement des malades, Jésus a encore établi celui de la confession qui peut être reçu par tous et sans modération. Avec le soutien humain et fraternel aux malades, nous leur devons encore le soutien spirituel qui s’enracine dans notre fidélité à la prière et au sacrement du pardon. Celle-ci maintient vivant notre lien au Christ sauveur, médecin des corps et des âmes et lui permet d’œuvrer à travers nous auprès des malades et de la société tout entière.

 

En cette fête de Notre Dame de Lourdes où nous prierons plus particulièrement avec et pour les malades, nous voulons également rendre grâce pour tous ceux qui sont à leur service, du personnel soignant jusqu’aux visiteurs, et nous interroger sur la place que nous donnons aux membres souffrants de nos familles et de nos communautés.

 

 

+ Vincent Dollmann

Archevêque de Cambrai

Article publié par Cathocambrai • Publié le Samedi 16 février 2019 • 935 visites

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