Accueillir "la Bonne Nouvelle de Jésus"

Édito de janvier 2021

Accueillir " la Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu " (Mc 1,1)

Dans la mouvance du Concile Vatican II qui a encouragé les Chrétiens à se ressourcer davantage à la Parole de Dieu, une répartition des lectures de la messe dominicale a été faite sur trois ans. Pour les évangiles, les trois synoptiques sont proposés à la suite, ainsi depuis le premier dimanche de l’Avent, nous sommes entrés dans l’année dédiée à l’évangile de Saint Marc dont la rédaction finale est située entre 65 et 70, une dizaine d’années avant celui de Saint Matthieu et de Saint Luc. Saint Marc est ainsi le premier à avoir mis par écrit l’évangile, la bonne nouvelle de Jésus mort et ressuscité, en relatant ses faits et ses gestes qui nous permettent de le suivre comme le Maître et le Sauveur de l’humanité.

Dès le premier verset, Saint Marc nous indique l’identité de Jésus par les titres, Christ et Fils de Dieu. Son évangile structuré en deux parties va successivement approfondir ces deux titres, la première partie se termine par la profession de foi de Pierre : « Tu es le Christ » (8,29) et la deuxième par celle du centurion romain à la mort de Jésus : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu » (15,39).

Dans l’Ancien-Testament, l’attente du Messie se focalisait autour de trois figures, le roi, le grand-prêtre et le prophète. Ces fonctions étaient habituellement inaugurées par le rite d’une onction, d’où le terme « Messie, Christ » qui signifie celui qui a reçu l’onction et qui est porteur de l’Esprit de Dieu. Le Messie attendu par le peuple était l’envoyé de Dieu qui allait établir son Règne définitif.

En ce qui concerne le titre « fils de Dieu », l’Ancien-Testament l’utilisait dans un sens métaphorique pour qualifier le lien profond et unique entre Dieu et les hommes. Israël sera ainsi appelé « fils premier-né, fils chéri de Dieu » (Jr 31,9.20). Attribué à Jésus, le titre « fils » prend son sens fort ; il atteste son identité divine, telle que Dieu l’a révélée au moment du Baptême et de la Transfiguration (1,9 ; 9,7).

En affirmant dès le départ l’identité de Jésus, Saint Marc aide son auditeur ou son lecteur à entrevoir la nécessité d’un cheminement pour entrer pleinement dans la contemplation de l’identité de Jésus et pour l’accueillir comme une bonne nouvelle dans sa vie concrète. L’évangéliste souligne cette nécessité du cheminement en évoquant Jésus qui accomplit des miracles à l’écart de la foule ou qui demande le secret à ceux qui découvrent son identité messianique. Ainsi, alors que Pierre venait de professer sa foi, Jésus lui « enjoignit sévèrement de ne parler de lui à personne » (8,30). Ou encore après sa Transfiguration devant Pierre, Jacques et Jean, « comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à quiconque ce qu’ils avaient vu, si ce n’est quand le Fils de l’Homme serait ressuscité d’entre les morts » (9,9).

Jésus souligne avec force qu’il est le Christ attendu, venu établir le Règne de Dieu, mais il est également le Serviteur souffrant qui devra prendre le chemin de la passion et de la mort en croix. C’est la logique de Dieu, il sauve le monde par la seule puissance de son amour.

Pour le disciple, l’accueil de cet amour ne lui épargnera pas les épreuves humaines et spirituelles, mais il le gardera sur le chemin vers le Royaume de Dieu. La vie de Saint Marc en témoigne. Il a pu s’appuyer sur le témoignage de sa mère, Marie qui accueillait des assemblées chrétiennes dans leur maison. Il n’a pas hésité à accompagner Paul et son oncle Barnabé pour le premier voyage missionnaire. Mais il se sépara d’eux à Pergé (Ac 13,13) et pour cette raison, Paul refusa de le reprendre pour le deuxième voyage. Après de vives discussions, Barnabé et Marc retournèrent à Chypre (Ac 15,35). Marc retrouvera Paul à Rome lors de sa captivité (Col 4,10). Il sera également un proche collaborateur de Pierre (1P 5,13) dont le témoignage sur Jésus sera une source précieuse pour la mise par écrit de l’évangile.

Saint Marc, l’évangéliste de l’année liturgique, vient ainsi soutenir notre cheminement de foi pour vivre et témoigner de Jésus, Christ et Fils de Dieu.

     + Vincent  Dollmann

Archevêque de Cambrai

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Mercredi 20 janvier 2021 • 832 visites

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