Annoncer la Bonne Nouvelle du Christ mort et ressuscité

Edito de mars 2021

Annoncer la Bonne Nouvelle du Christ mort et ressuscité à toute la création

 

Lire l’évangile selon saint Marc d’après les déplacements de Jésus

L’attention aux lieux où Jésus a exercé son ministère permet de lire l’évangile de Marc selon le plan suivant :

1,1 – 13           Préparation du ministère de Jésus en Judée

1,14 – 7,23      Ministère de Jésus en Galilée

7,24 –10          Ministère de Jésus hors de Galilée : incursions en terre païenne et

                        montée à Jérusalem                            

11 – 13            Ministère de Jésus à Jérusalem

14 – 16            Passion et résurrection – envoi en mission depuis la Galilée

 

A travers ses indications de lieux, saint Marc souligne l’enracinement de Jésus dans un contexte géographique et historique concret. Il permet ainsi de méditer la réalité et la signification de l’Incarnation : Jésus, le Fils de Dieu a assumé la condition humaine jusque dans la souffrance et la mort. Et c’est pour cela qu’il est le seul et unique sauveur du monde.

En mentionnant principalement Jérusalem et la Galilée, désignant respectivement le monde juif et païen, saint Marc met en valeur l’universalité du message de Jésus que l’Eglise est appelée à servir, après sa mort et sa résurrection : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la création » (Mc 16,15).

Il faut cependant relever que Jérusalem et la Galilée représentent deux espaces humains qui s’opposent dans l’évangile de Marc : Jérusalem, représentée par les pharisiens et les scribes, se ferme sur elle-même et refuse de reconnaître en Jésus l’irruption du Royaume de Dieu. A l’opposé, la Galilée, représentée par les païens, accepte tel le centurion romain au pied de la croix de reconnaître Jésus comme le Fils de Dieu. Si saint Marc insiste sur le souffle missionnaire qui doit animer l’Eglise, il évoque à travers cette opposition le mystère de la liberté des hommes qui peuvent se fermer à Dieu et à sa proposition de salut en son Fils Jésus.

 

Un appel à la mission universelle

Quand nous proclamons : « Je crois en l’Eglise catholique », nous affirmons que l’Eglise pour être fidèle au Christ, doit être universelle. Mais nous reconnaissons avant tout que cette universalité lui est donnée par Dieu. Seul Dieu peut réaliser la rencontre des peuples et des cultures dans le respect mutuel. Lui seul peut éclairer et transformer les cœurs ; Il l’a manifesté par la mort et la résurrection de son Fils en répandant son Esprit. A la Pentecôte, les apôtres n’ont pas hésité à s’adresser aux personnes issues de toutes les nations. Et celles qui ont accueilli leur message, nous dit le Livre des Actes des apôtres, n’avaient qu’un seul cœur et une seule âme (Ac 4,32).

Aujourd’hui encore, à travers son Eglise et chaque baptisé, le Christ veut toucher le cœur de tous les hommes ; mais pas à n’importe quel prix, ni n’importe comment.

Ce n’est qu’en approfondissant notre relation au Christ que nous pourrons chacun selon sa vocation, participer à la mission universelle d’évangélisation. Jésus le manifeste clairement lors de l’appel des apôtres qui auront à conduire l’Eglise. Il les invite d’abord à être avec lui avant de les envoyer (Mc 3,14). D’ailleurs le terme « catholique » de notre Profession de foi signifie étymologiquement « selon le tout » et désigne la fidélité à la foi reçue des apôtres. Nous rappelons que l’Eglise ne peut être universelle, sans l’attachement indéfectible au Christ.

Si l’universalité de l’Eglise est un don de Dieu, nous avons encore à l’accueillir. Il nous appartient de nous laisser enseigner et fortifier par le Christ Lui-même. En étant davantage croyants, nous serons davantage missionnaires, nous trouverons les mots et les gestes pour porter le Christ aux hommes de toute culture.

  + Vincent Dollmann

Archevêque de Cambrai


 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Lundi 22 mars 2021 • 680 visites

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