L'Église, la Parole de Dieu et les sacrements

les trois médiations pour rencontrer le Christ. Édito du 11 juillet 2019

L’Église, la Parole de Dieu et les sacrements,

les trois  médiations pour rencontrer le Christ

 

Au bout du temps pascal et des fêtes de la Sainte Trinité et du Saint Sacrement, il est bon de relire le témoignage des disciples d’Emmaüs (Lc 24,13-35). Il indique les trois lieux essentiels où le Christ se fait reconnaître : L’Eglise, la Parole de Dieu et les sacrements de la vie chrétienne que sont la réconciliation et l’eucharistie.

Les disciples d’Emmaüs gardent à cœur l’expérience de l’Eglise en cheminant ensemble. A l’évocation des événements de la mort de Jésus et de la découverte du tombeau vide, ils sont certes découragés, prêts à laisser leur mission, mais ils sont à deux et continuent de discuter. Comme Jésus l’avait indiqué, il suffit que deux ou trois soient rassemblés en son nom pour qu’il les rejoigne d’une manière tout à fait unique (Mt 18,20). Après avoir reconnu le Christ à la fraction du pain, les disciples retournent à Jérusalem auprès des apôtres, les colonnes de l’Eglise, qui vont confirmer leur expérience : « C’est bien vrai, le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon ! ».

La rencontre du Christ ressuscité s’est faite certes en Eglise, mais à l’écoute des Ecritures. Les disciples discutaient entre eux des événements de la Passion et du tombeau vide et cherchaient à les comprendre à la lumière des Ecritures. Mais celles-ci leur restaient inaccessibles. En fait, ils s’y référaient avec leurs désirs et leurs préoccupations, ils cherchaient d’abord des réponses à leurs problèmes, sans se laisser interpeller. Ils dirent d’ailleurs à Jésus : « Et nous, nous espérions qu’il était celui qui allait délivrer Israël ». Ce n’était qu’au moment où ils se laissaient instruire par le Christ et où ils s’ouvraient à l’événement de sa mort et de sa résurrection que toute l’Ecriture allait s’éclairer pour eux. L’Ancien Testament devenait promesse de vie qui éclairait leur chemin, et le Nouveau Testament, accomplissement qui offrait accès à la vie de Dieu par Jésus.

Cheminant en Eglise à la lumière de la Parole de Dieu éclairée par le Christ mort et ressuscité, les disciples allaient également faire l’expérience des sacrements. Après avoir reconnu le Seigneur, ils se dirent l’un à l’autre : « notre cœur n’était-il pas tout brûlant au dedans de nous, quand il nous parlait en chemin et qu’il nous expliquait les Ecritures ? ». La rencontre avec le Christ les a touchés au plus profond de leur être. Ils ressentaient comme une brûlure, c’était la brûlure de l’Esprit-Saint. Jésus avait en effet annoncé l’envoi du Saint-Esprit en ces termes : « je suis venu jeter un feu sur la Terre » (Lc12,49). Cette brûlure de l’Esprit-Saint purifie comme le sacrement du pardon et revigore comme le sacrement de l’eucharistie ». Et ils retournèrent sur le champ à Jérusalem, dans la joie d’avoir découvert que Jésus Ressuscité était dorénavant non seulement avec eux mais en eux, comme une brûlure d’amour.

L’Eglise, la Parole de Dieu et l’eucharistie sont des lieux où le Christ nous donne rendez-vous. L’eucharistie n’est donc pas l’unique médiation, mais la médiation tout à fait unique, elle nous permet d’accueillir le Christ réellement et concrètement comme le Verbe fait chair, comme vrai Dieu et vrai Homme.

Cependant pour accueillir ainsi le Christ dans l’eucharistie, il ne faut pas négliger les autres médiations, bien au contraire, elles nous aident à mieux accueillir cette présence tout à fait unique dans l’eucharistie. Celle-ci à son tour nous renvoie à ces médiations ; elle nous fait grandir dans la vie en Eglise et dans l’écoute de la Parole de Dieu.

En ce temps d’été,  nous aurons l’occasion de participer soit à des célébrations en dehors de notre paroisse, soit à un pèlerinage notamment le jour de l’Assomption, soit même à un temps de retraite. C’est l’occasion de redécouvrir le lien étroit entre l’Eglise, la Parole de Dieu et les sacrements pour expérimenter la présence réelle et vivante du Christ dans nos vies.

 

 

+ Vincent DOLLMANN

Archevêque de Cambrai

Article publié par Cathocambrai • Publié le Lundi 22 juillet 2019 • 922 visites

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