L’été, un temps pour mieux vivre dans la gratitude
Une vertu à cultiver
La gratitude est plus qu’un sentiment ; elle est une vertu à cultiver dans notre relation à Dieu et aux autres. A une époque où tout est mesuré à partir des performances humaines, il nous est plus difficile de reconnaître notre dépendance à Dieu. Comme créateur, il est intervenu dès notre conception pour nous créer une âme et nous doter de la capacité à connaître le monde et à poser des actes libres. Comme sauveur, il nous a libérés en son Fils Jésus, du mal et de la mort, et il nous a rétablis dans la relation filiale d’amour et de confiance. En réalisant cela, comment ne pas être rempli de gratitude à l’égard de Dieu ! Dans cette reconnaissance du lien à Dieu, nous découvrons notre réalité d’être unique et ouvert à la relation, mais également notre mission au service du Règne de Dieu qui veut attirer à lui toute l’humanité.
Une pédagogie de la gratitude
Pour progresser dans la gratitude, Jésus nous propose une véritable pédagogie à travers ses rencontres avec par exemple la pécheresse (Lc 7, 36-50) ou encore le lépreux (Lc 17, 11-19). Elle indique que la gratitude nait de l’attention aux bienfaits reçus de Dieu et de la confiance en la victoire du bien sur le mal ; pour la pécheresse, cette victoire se traduit par le pardon, pour le lépreux, par la guérison, La gratitude grandit ensuite par le travail de mémoire et par l’action de grâce des bienfaits reçus. La gratitude doit ainsi conduire à la reconnaissance, à sa traduction dans une attitude ou un geste, comme la pécheresse « arrosant de ses larmes les pieds de Jésus, les couvrant de baisers et les oignant de parfum » (Lc 7,38) et comme le lépreux « revenant sur ses pas, glorifiant Dieu et se jetant aux pieds de Jésus » (Lc 17, 15-16).
La prière d’action de grâce, ferment de la gratitude
Le temps d’été est un moment propice pour renouer avec la prière qui dans la tradition biblique est tendue vers l’action de grâce et la louange. Dans l’action de grâce, nous reconnaissons les dons du Seigneur et l’en remercions, et dans la louange, nous chantons Dieu pour lui-même. Durant cette année de préparation au Jubilé, le Pape François invite les chrétiens à renouer avec la prière et à approfondir le Notre Père. Au 6ème siècle, il fut introduit à la fin de la prière eucharistique comme pour souligner le déploiement de la prière de demande dans l’action de grâce et la louange. Dès le premier mot, Père, Papa, nous nous unissons en effet à l’exultation du cœur de Jésus, rempli de gratitude pour Celui qui l’a envoyé rétablir le lien filial avec chaque homme (Cf Lc 10,21-22).