Face aux abus, réagir en Église

Édito de juillet 2023

Face aux abus, réagir en Église

 

Tous liés par le lien de la charité

Par le baptême, l’Esprit-Saint prend possession de toute la personne pour en faire un disciple du Christ et un membre de son Corps, l’Eglise. Saint Paul affirme ainsi : « Nous avons été baptisés pour former un seul corps » (1Co 12,13). L’expression peut encore se traduire par « baptisés dans un seul corps ». Saint Paul désigne d’abord le Christ dont l’Eglise reçoit son identité et son existence. Le baptisé est incorporé au Christ, à son corps glorieux dont dépend l’Eglise. Cela élargit la solidarité entre les baptisés à la relation de charité qui vient de Dieu et qui « ne passe jamais » (1Co 13,8). Cette charité dont le Christ a été porteur jusque sur la croix, est concrète, gratuite et universelle. Elle est un don à demander et à mettre en œuvre pour permettre à l’Eglise et à chaque membre de grandir en sainteté.

 

Ma responsabilité d’écouter

Comme évêque, serviteur de la communion, j’ai à veiller à ce que toute victime d’un abus dans l’Eglise soit écoutée et accompagnée si elle le souhaite. C’est éprouvant d’écouter le témoignage de victimes et de prendre la mesure de l’impact dramatique pour un certain nombre, sur leur vie affective et spirituelle. Mais j’accepte cette épreuve comme une participation au travail de vérité et de purification que l’Eglise a entrepris sous l’impulsion du Pape. La collaboration avec les personnes engagées dans les cellules d’écoute et d’accompagnement est d’un soutien inestimable pour ne pas me laisser écraser par cette croix et pour rester tourné vers le Christ.

 

Ma responsabilité d’agir

Comme pasteur du diocèse, j’ai également à veiller à ce que les décisions prises au niveau de l’Eglise universelle pour combattre les abus soient mises en œuvre. A côté de la collaboration avec les autorités judiciaires et de l’organisation de sessions sur les aspects éducatifs, l’accent doit être mis sur la formation continue et la collaboration effective et fraternelle entre les clercs et les laïcs. Ces efforts concrets porteront des fruits s’ils sont accompagnés par un réel désir de conversion et de vie évangélique. Nous pouvons nous appuyer sur le processus de repentance initié par le Pape Jean-Paul II lors du jubilé de l’an 2000. Il invitait à faire œuvre de vérité sur les périodes d’ombres de l’histoire de l’Eglise et à implorer le pardon et la miséricorde de Dieu pour vivre une plus grande fidélité à l’Évangile.

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Mercredi 12 juillet 2023 • 284 visites

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