Fête de la Présentation du Seigneur, fête de la vie consacrée
« Seigneur, tu m’as appelé : me voici »
Ces quelques mots du rituel de la Profession religieuse résument le sens de la vie consacrée. Elle est une profession de foi en l’amour de Dieu et un engagement à en porter les fruits pour le monde. La vie consacrée s’inscrit ainsi dans le prolongement du baptême et en manifeste la grandeur et l’exigence.
Le « oui » définitif à la vie consacrée proclame devant les hommes que l’amour de Dieu peut combler toute une vie. Le choix de la chasteté, de l’obéissance et de la pauvreté désencombre le cœur pour attester concrètement la primauté de cet Amour. Nous chantons facilement sur différentes mélodies que la foi sans l’amour est vaine, qu’elle ne sert à rien. Les personnes consacrées cherchent à le vivre d’une manière radicale et encouragent ainsi les baptisés à avancer sur ce chemin dans toutes les situations de leur existence. Elles leur rappellent combien la fréquentation des Ecritures et la célébration de l’eucharistie sont la source de l’amour de Dieu à laquelle ils peuvent toujours s’abreuver. Les personnes consacrées sont ainsi les veilleurs de l’Amour de Dieu pour le monde.
En faisant de la vie de prière le centre de leur existence, les consacrés cherchent à vivre de l’amour de Dieu au sein de leur communauté et au contact des personnes rencontrées. Le rite de l’appel de celui qui s’engage définitivement dans la vie religieuse, comporte cet échange avec le célébrant : « Que demandez-vous à Dieu et à son Église sainte ? » ; « De suivre le Christ, Époux de l’Église toute ma vie ». Comme en cascade, l’amour qui déborde du cœur de Dieu dans le cœur des consacrés est appelé à déborder dans celui des hommes. C’est la demande insistante du Christ en signature de son testament : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Veilleurs de l’Amour de Dieu, les personnes consacrées sont également appelées à devenir les relais de cet Amour.
A l’heure où le travail est déprécié, réduit à un moyen d’enrichissement et où le souci de la rentabilité se fait au détriment de la personne, le monde d’aujourd’hui a besoin de ce témoignage de gratuité. L’accueil de toute personne dans les monastères, le service humble en vue du soin des malades, de l’accompagnement des pauvres, de l’éducation religieuse des familles rappellent au monde que le travail est fait pour l’homme et non l’inverse. Il ne peut être qu’un service de l’homme et ainsi une participation à l’avènement du Règne de Dieu. Ainsi pour les consacrés, il n’est jamais question de retraite. Même celui qui est alité, continue son apostolat en transformant chaque geste et parole, en actes d’amour. Vers la fin de sa vie, sainte Bernadette n’hésitera pas à parler de son « emploi de malade ».
Aujourd’hui encore, l’amour de Dieu est à l’œuvre, il ne cherche que des cœurs disposés à l’accueillir. Merci à toutes les personnes consacrées de notre diocèse, laïcs, religieux et religieuses, moines et moniales. Merci de nous aider à garder confiance en l’amour de Dieu qui seul suffit et qui seul fait jaillir la vie.
+ Vincent Dollmann
Archevêque de Cambrai