Homélie - Assomption 2023

Homélie de Mgr Dollmann lors de la messe de l'Assomption sur le parvi de la cathédrale de Cambrai.

« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ».

Avec la Vierge Marie nous voulons non seulement rendre grâce pour le don de son Fils, notre Sauveur, mais l’accueillir dans le sacrement de l’eucharistie. C’est là que le Seigneur vient commencer l’œuvre de résurrection qu’il a achevée en Marie. C’est là, dans l’eucharistie que Dieu nous invite à partager la destinée de la Vierge Marie et qu’il nous entraîne vers le Ciel par son Fils, le premier né d’entre les morts.

Le Pape Jean-Paul II dans sa dernière encyclique publiée il y a exactement 20 ans, avait donné à Marie le beau titre de femme eucharistique. A son école et avec son soutien, nous pouvons apprendre à mieux reconnaître le Christ dans l’eucharistie et à nous laisser habiter par lui.

 

Reconnaissons-le, notre foi eucharistique est parfois vacillante, nous avons du mal à croire en la présence du Christ sous les signes du pain et du vin. 

Marie nous invite à faire confiance à la parole de Jésus, « ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Comme jadis aux noces de Cana, elle continue de nous dire : « Faites tout ce qu’il vous dira ! ». Elle nous engage à croire en la puissance de sa parole. Cette parole qui est prononcée sur le pain et le vin pour en faire le corps et le sang du Christ est cette même parole qui était à l’œuvre dans le sein de Marie pour donner le Christ au monde, c’est encore cette même parole qui a changé l’eau en vin.

 

Fortifiés par la confiance de Marie, l’eucharistie nous permet d’accueillir la présence de Jésus comme au temps de sa vie terrestre. Ceux qui l’ont côtoyé il y a deux mille ans, n’ont pas eu plus de chance que nous. Ils avaient à ouvrir leur intelligence et leur cœur comme nous, pour reconnaître le Fils de Dieu sous les humbles traits d’un homme.

Cette présence de Jésus eucharistie dépasse même la présence qu’il a pu offrir à ces contemporains. Elle rejoint l’expérience de la Vierge Marie : comme pour elle à l’Annonciation, le Christ dans l’eucharistie ne vient pas simplement avec nous, mais il vient en nous. Il n’est plus simplement un compagnon de route, mais le pain de la route. 

 

Nous désignons d’ailleurs l’eucharistie par le nom de communion : elle est communion par la réception du corps du Christ, mais également par l’écoute de la Parole et la prière d’adoration du Christ présent sur l’autel, dans son Corps et son Sang. Nous avons besoin de ces deux aspects pour vivre l’eucharistie comme une rencontre et une union au Christ. Car contrairement à un repas ordinaire, ce n’est pas nous qui assimilons le Corps du Christ, c’est lui qui nous assimile, qui nous transforme pour nous préparer à la communion éternelle avec Dieu, à la suite de la Vierge Marie.

Pour mieux prendre conscience du trésor de l’eucharistie que le Christ nous a transmis, je renouvelle mon invitation à réciter en silence le Magnificat lors du temps de la communion.

L’expérience des participants aux dernières Journées Mondiales de la Jeunesse ne peut que soutenir notre attachement à l’eucharistie. Les articles évoquent l’aspect festif et fraternel des rencontres entre les jeunes, mais également leur attrait pour l’adoration eucharistique. De nombreux journalistes ont été touchés par le silence de l’immense foule après les chants et l’homélie du Pape, lors de la veillée du samedi 5 août.

 

L’eucharistie comme union réelle et vivante avec le Christ Jésus, ne nous enferme pas dans une relation intimiste avec lui, mais elle nous façonne à la suite de Marie un cœur pour la mission. Après l’Annonciation, Marie se rendit avec empressement chez Zacharie et Elisabeth pour y porter la joie de la présence du Christ au monde. Nous parlons d’ailleurs également pour l’eucharistie de messe, c’est-à-dire de mission. Renouvelés dimanche après dimanche dans la communion au Christ, nous devenons à la suite de la Vierge Marie des relais de sa présence au monde.

En cette fête de l’Assomption, puissent nos cœurs s’unir à la joie de Marie pour chanter avec elle l’action de grâce et entrer dans le grand Mystère de l’eucharistie où Jésus continue de se donner pour nous conduire au Ciel et y entraîner à travers nous toute l’humanité.

Article publié par Service communication • Publié le Mercredi 16 août 2023 • 529 visites

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