Homélie : déposition des reliques des bienheureuses ursulines de Valenciennes à l'église Saint-Géry

Lectures : Ac 6,8…7,60 Martyre de saint Etienne, Ps 30, Lc 12, 8-12 « Se déclarer pour le Christ devant les hommes »

« Quiconque se sera déclaré pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme aussi se déclarera pour lui devant les anges de Dieu » (Lc 12,8). Cet appel que Jésus a adressé aux disciples, a trouvé une réponse concrète et éclatante chez les onze religieuses guillotinées les 17 et 23 octobre 1794 ici à Valenciennes. Lors de sa condamnation, la Mère Supérieure Clotilde déclarait : « Je meurs pour la foi que j’ai toujours enseignée ». Ces martyres rappellent aux disciples à travers les temps que la foi est une relation de connaissance et d’amour envers le Christ. D’ailleurs comment pourrait-il en être autrement ? Par le baptême, nous portons le nom du Christ, nous sommes appelés "chrétiens".

La première lecture nous a rappelé comment saint Etienne, le premier martyr de l’Eglise, a rendu compte de sa foi en Jésus-Christ grâce à sa connaissance de l’Histoire Sainte. Hier comme aujourd’hui, les chrétiens ont à proclamer que le Christ est mort et ressuscité, et qu’il est le Seigneur de l’Histoire. Les premiers chrétiens récitaient quotidiennement cette profession de foi en mémoire de leur baptême. Les deux textes, le Symbole des apôtres et celui de Nicée-Constantinople, sont des développements de cette profession de foi baptismale. Si nous voulons être fidèles à la mission d’annonce de Jésus dans le monde d’aujourd’hui, nous pourrions commencer par apprendre par cœur ces deux textes. 

Un vrai trésor

Mais si la foi a un contenu à approfondir, celle-ci est également un élan du cœur pour entrer en relation personnelle avec le Christ. Et cette foi comme relation de connaissance et d’amour du Christ est un vrai trésor, le bien le plus précieux qu’un homme peut recevoir. Comme Jésus lui-même l’indique, la foi est un don de l’Esprit-Saint : « C’est lui qui vous enseignera », affirme-t-il (Lc 12,10). D’ailleurs, lors du Baptême, à la question « Que demandez-vous à l’Eglise de Dieu ? », le rituel indique comme réponse « la foi ». Et nous renouvelons son accueil en priant l’Esprit-Saint qui nous garde dans le lien de foi et de charité avec le Christ. Le refuser, « blasphémer contre l’Esprit-Saint », selon l’expression de Jésus, nous coupe de la possibilité d’être pardonné et renouvelé dans la foi.

Demander à l’Esprit-Saint reçu au baptême de fortifier notre foi, nous permet d’en faire à la suite des martyrs le fondement vital de toute notre existence. La veille de sa mort, Mère Clotilde écrivait dans sa dernière lettre : « Prenez part à mon bonheur… Point d’inquiétude sur mon sort, je suis la plus heureuse du monde ». De fait, des témoins racontaient qu’ils avaient l’impression que les religieuses étaient dans la joie en montant vers l’échafaud. Pour elles, la foi n’était pas une simple option de vie ou une valeur ajoutée.

Ces martyres de la foi nous rappellent qu’elle n’est pas une lumière parmi d’autres, mais la lumière qui change radicalement notre manière de penser et de vivre. Nous en mesurons le défi dans la société actuelle où tout semble matière à discussion, même les fondements d’une société comme le respect de la vie et de la famille. Ainsi dans l’Exhortation La joie de l’Evangile le Pape François invite à « permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis » (n. 6).

Les bienheureuses religieuses que nous vénérons aujourd’hui avaient à cœur l’enseignement de la foi auprès de leurs élèves ; qu’elles soutiennent nos efforts à mieux la connaître et la proclamer. Mère Clotilde et ses consœurs étaient des femmes consacrées au Christ ; qu’elles nous soutiennent notre désir de la prière et de l’accueil de l’Esprit, lui seul nous relie au Christ et à Dieu son Père, maintenant et dans les siècles des siècles.

 

 

 

 

 

Article publié par Service communication • Publié le Lundi 20 septembre 2021 • 500 visites

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