Homélies et prédications
29 décembre 2024 église St Géry de Cambrai
Homélie - Fête de la Sainte Famille & ouverture de l’Année Sainte dans les diocèses

Les deux couples Elcana et Anne, Joseph et Marie soulignent l’importance de la famille dans la tradition biblique et leur inscription dans la volonté de Dieu. Il a voulu dès la création l’homme et la femme, communauté de vie et d’amour, à son image, celle d’un Dieu Trinité d’amour, Père, Fils et Esprit-Saint. Bien plus, à l’accomplissement des temps, Dieu se tourne encore vers la famille pour envoyer au monde son Fils, le Sauveur. Cette coïncidence entre la fête de la Sainte Famille et l’ouverture du jubilé dans les cathédrales du monde entier donne à l’Année Sainte un repère concret et une perspective d’engagement à contre-courant de la société occidentale.

 

Les lectures de ce jour évoquent les figures de couple comme lieux d’accueil de la vie et d’éducation à la vie.

Une société qui se veut prospère doit au minimum assurer un renouvellement de sa population, ce qui n’est plus une priorité dans les sociétés occidentales. Les préoccupations écologiques semblent préférer la maîtrise des naissances que le choix d’une vie plus sobre.

De même, une société qui se veut confiante dans l’avenir doit donner aux parents la possibilité d’éduquer et d’accompagner les enfants dans la vie. Là encore, la solution semble être cherchée du côté d’une scolarisation de plus en plus précoce au détriment de la valorisation du rôle éducatif des parents.

Jésus le Fils de Dieu a passé trente ans aux cotés des siens pour s’imprégner de la vie quotidienne au rythme de l’apprentissage des Ecritures Saintes et du métier de charpentier, au rythme des fêtes et des pèlerinages et plus tard au rythme du travail et du repos … Alors que nous faisons mémoire de sa venue comme sauveur de l’humanité il y a plus de deux mille ans, n’oublions pas ce chemin qu’il a pris. Il a sanctifié le mariage et la famille comme lieu de présence aimante de Dieu et comme chemin vers la vie de Dieu.

 

En rappelant que la famille est la communauté de vie et en vue de la vie, les lectures nous la présente également comme la communauté d’amour. Le socle en est le mariage entre un homme et une femme dans une relation d’altérité et de fidélité à l’image de l’amour trinitaire en Dieu. Vainqueur du mal et de la mort, Jésus a même fait du mariage un sacrement, un lieu où il continue d’agir par l’Esprit-Saint pour guérir et sauver l’humanité.

Déjà dans l’Ancien-Testament, nous avons des beaux témoignages de la fidélité et du respect entre l’époux et l’épouse. La première lecture évoque Elcana et Anne, celle-ci se désolait de ne pas avoir d’enfant. Avant la naissance inespérée de leur fils Samuel, Elcana voyant son épouse éplorée en raison de sa stérilité aura cette parole lumineuse : « Anne, est-ce-que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils ? » (1Sam1,8).

Et dans l’Evangile de ce jour qui relate le recouvrement de Jésus au Temple, nous contemplons la profondeur d’une relation d’amour entre les parents et leur fils. Alors que Marie et Joseph l’avaient cherché tout angoissés, Jésus leur dit : « Na saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » (Lc 2,49). Il leur révèle sa vocation divine : être avec et chez Dieu son Père. Bien que troublés, ils respectent l’œuvre de Dieu dans le cœur de leur fils et s’en remettent à Lui. Marie méditait ces événements dans son cœur, indique encore l’Evangile.

 

Si en cette année jubilaire nous désirons un renouvellement de notre foi au Christ et de la vie de l’Eglise, il nous faut veiller sur les familles. Nous devrions garder à cœur le lien entre célébration liturgique et prière à domicile. Nous devrions encourager toutes les générations, particulièrement les jeunes parents, à annoncer l’Evangile et à prendre des responsabilités dans notre diocèse. Nous devrions porter nos efforts de solidarité sur les familles qui sont oubliées par les politiques sociales de notre pays.

La clôture de l’année sainte dans les diocèses est également fixée à la fête de la Sainte Famille, le 28 décembre 2025. Si d’ici là, les familles se sentaient davantage soutenues dans leur service de la vie et de la charité, notre Eglise serait renforcée dans les liens fraternels entre ses membres et dans le témoignage au Dieu de la Vie qui veut sauver tous les hommes.

Article publié par Service communication • Publié le Lundi 06 janvier 2025 • 166 visites

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