Homélie : Jour de Pâques 2022

Marie-Madeleine, Pierre et Jean, trois disciples très différents sont parmi les premiers témoins du tombeau vide. Ils représentent la diversité des membres de l’Eglise, femmes et hommes, laïcs et prêtres et révèlent la dignité et la beauté de chacune des vocations.

En effet, si l’Eglise a comme tête le Christ mort et ressuscité, chacun de ses membres est appelé en son sein à aller vers le Christ et à recevoir de lui la vie nouvelle et éternelle. Chacun est en même temps envoyé comme témoin de cette Bonne Nouvelle et comme relais de la vie de ressuscité.

Dans l’Eglise renouvelée par les fêtes de Pâques, l’homme comme la femme, le laïc comme le prêtre, reçoivent dans la mort et la résurrection du Christ leur dignité incomparable et leur mission irremplaçable.

Au matin de Pâques, l’homme et la femme retrouvent pleinement la beauté de leur différence et de leur complémentarité. En se révélant d’abord aux femmes et à Marie Madeleine, Jésus ressuscité honore leur rapport intime au mystère de la vie. La femme qui peut porter la vie en son sein, possède un sens aigu du mystère de la vie. Par son corps et sa sensibilité, la femme expérimente la réalité complexe de la vie, à la fois sa fragilité et sa force. De même, elle perçoit au plus secret d’elle même que la vie lui échappe, qu’elle est un don. Elle peut ainsi plus facilement reconnaitre la vie comme le don le plus précieux de Dieu.

Quant à l’homme, il est dans un rapport plus extérieur à la vie ; il la conçoit d’abord comme un projet à bâtir. Pour cela, il est attentif aux repères de la justice et de la paix. Il peut ainsi trouver un soutien incomparable dans l’enseignement du Christ. Bien plus en s’ouvrant à la Bonne Nouvelle de sa résurrection, l’homme peut percevoir que la vie malgré les épreuves du mal de la mort est entre les mains de Dieu qui a pour elle un projet d’éternité.

Devant le tombeau vide, ce ne sont non seulement l’homme et la femme mais également le laïc et le prêtre qui sont confortés dans leur identité respective et dans leur complémentarité. Le Christ ressuscité rejoint Marie-Madeleine qui se rend avec d’autres femmes à son tombeau pour accomplir les rites funéraires. Il les rejoint dans leurs préoccupations et leurs tâches pour les ouvrir sur l’horizon de la vie éternelle. Le Ressuscité vient ainsi donner à toutes les tâches humaines le poids de l’éternité. Ce qui est effectué par amour du Christ, à l’image des femmes, participe de la vie nouvelle plus forte que le mal et la mort. Les laïcs ont ce rôle éminent d’être les témoins de la résurrection au cœur des activités humaines. Avec le Christ ressuscité et dans l’attachement à son Evangile, ils font l’expérience de la beauté de l’appel du Christ à être sel de la terre et lumière du monde (CF Mt 5,13-16).

Quant aux prêtres, quelque soient leur tempérament et leur âge, qu’ils soient Pierre ou Jean, ils ont à veiller à conduire inlassablement l’humanité aux sources de la vie nouvelle que sont les Ecritures et les sacrements. Saint Pierre aurait pu se contenter d’annoncer l’Evangile à ses compatriotes, mais il s’est laissé toucher dans la prière par la soif spirituelle de ses contemporains. Il s’est rendu chez le centurion Corneille où il a baptisé toute la maisonnée, affirmant comme nous l’avons entendu dans la première lecture : « Quiconque croit en Jésus reçoit par son nom le pardon de ses péchés » (Ac 10,43). C’est ainsi que saint Pierre a ouvert les portes du salut aux peuples païens.

 

Frères et sœurs, la fête de Pâques vient renouveler notre foi au Christ ressuscité. Qu’elle fasse grandir également notre amour de l’Eglise dont le Christ est la Tête. Homme ou femme, laïc ou prêtre, nous en sommes chacun des membres éminents et irremplaçables.

+ Vincent Dollmann

Article publié par Service communication • Publié le Mardi 19 avril 2022 • 211 visites

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