« Jusque-là, en effet les disciples n’avaient pas compris que selon les Ecritures, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20,9).
« Il fallait » : ce verbe dans les évangiles renvoie au plan de Dieu. La résurrection de Jésus était prévue par Dieu et elle est son œuvre ; œuvre qui est aussi importante et qui dépasse même l’œuvre de la création. La résurrection atteste la victoire de la vie sur le mal et la mort.
Pour accueillir en vérité l’annonce de Pâques, chacun de nous est appelé à cheminer dans la foi. A la suite de Marie-Madeleine, de Pierre et de Jean, chacun aura son propre chemin à parcourir.
Marie-Madeleine a eu l’audace de suivre Jésus sur le chemin du calvaire et de l’assister jusqu’au dernier souffle. Lorsque le Seigneur qu’elle cherchait ardemment, vint à sa rencontre à l’entrée du tombeau, elle allait pouvoir attester que Jésus ressuscité est bien celui qui a été crucifié.
Quant à Pierre et Jean, ils avaient à sortir de leur ébranlement face à la mort de Jésus en croix et de leur peur des autorités juives. Alertés par Marie-Madeleine, ils se rendirent au tombeau et trouvèrent des signes de la résurrection qui allaient soutenir leur foi : « les linges posés à plat et le suaire roulé à part à sa place » indiquaient qu’il n’y avait pas eu de vol du corps et que sa disparition portait la signature de Dieu. Pour Jean, l’adhésion de foi fut immédiate : « Il vit et il crut » dit l’évangile.
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20,9). L’expression « il fallait » renvoie encore au plan de salut de Dieu pour l’humanité. La résurrection de Jésus est réalisée pour nous ! Elle arrache définitivement les hommes au pouvoir du mal et de la mort. Malgré les souffrances et les catastrophes naturelles, malgré les guerres et les divisions, nous pouvons désormais nous appuyer sur l’espérance de la libération du mal et de l’entrée dans la communion avec Dieu.
Marie-Madeleine qui a partagé son désemparement aux apôtres après avoir découvert le tombeau vide, allait être envoyée vers eux par le Seigneur ressuscité pour annoncer qu’il montait vers Dieu son Père et le Père de l’humanité (Cf. Jn 20,17).
Et Pierre au nom des apôtres n’hésitait pas à annoncer aux Juifs comme au centurion romain que Jésus par sa résurrection était établi « Juge des vivants et des morts » (Ac 10,42).
En ayant reconnu Jésus ressuscité, Marie-Madeleine et les apôtres Pierre et Jean s’ouvrirent à l’immense espérance que porte cet événement : la résurrection de Jésus réoriente définitivement la marche de l’Histoire humaine vers la vie. La fin du monde correspond au Jugement des hommes par Jésus ressuscité. Ceux qui auront cru en lui et aimé à sa suite, pourront ainsi paraître corps et âme « avec lui dans la gloire » selon l’expression de saint Paul dans la deuxième lecture (Col 3,4). Notre pleine participation à la résurrection de Jésus lors de sa venue glorieuse sera anticipée à notre mort. La vie éternelle en Dieu est l’objet de notre espérance qui dépasse celles de toutes les autres religions.
En nous souhaitant de joyeuses fêtes de Pâques, j’aimerais ainsi reprendre les mots de saint Paul aux chrétiens de Colosses : « vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu » (Col 3,1).
Le Christ est vraiment ressuscité ! Il est ressuscité pour nous, pour notre propre résurrection !