Homélie: Mercredi des cendres 2022

Messe en l’église Saint de Marquette en Ostrevent, en lien avec le CCFD (Comité Catholique pour le Développement et contre la Faim)

« Nous vous exhortons à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu… C’est maintenant le temps favorable, le temps du salut ». Cet appel de saint Paul donne tout son sens au Carême, qui constitue ce temps unique où toute l’Eglise de la terre se met en retraite. C’est un des moments privilégiés pour vivre la synodalité de l’Eglise, pour que chacun renouvelle son attachement au Christ et à l’Eglise.

 

Une retraite est d’abord un temps de purification et de croissance spirituelle qui nous renvoie à un aspect important de notre vie spirituelle : le combat spirituel.

Notre vie est tiraillée entre deux mouvements de fond.

Le premier, ascendant est marqué par l’amour de Dieu, des autres et de soi ; il cherche à répondre à l’appel de Dieu.

Le deuxième, descendant est marqué par le refus de ce dynamisme d’amour ; il mène au repli sur soi.

Face à ces deux mouvements, notre liberté et notre volonté sont mises en jeu. Nous avons notre part de responsabilité dans la croissance du Règne de Dieu en nous et dans le monde. Mais naturellement, jamais seuls, Dieu est à nos côtés.

Ainsi le Carême tout en nous ouvrant à la réalité du combat, nous en indique les soutiens, donnés par le Christ lui-même : la prière, le jeûne et le partage. Ces trois œuvres de miséricorde sont à vivre en lien et dans le dynamisme de l’Esprit du Christ, dans cet Esprit qui l’a soutenu dans son combat des 40 jours au désert.

La prière, le jeûne et le partage sont étroitement liées entre eux, et nous ouvrent à la vie théologale. Le jeûne fait grandir en nous l’espérance. Il est cet effort de désencombrement et de purification en vue d’une plus grande disponibilité à Dieu. L’effort de prière personnelle et communautaire fortifie la foi. L’aumône qui caractérise l’ensemble des gestes de service et de partage fait grandir en nous l’esprit de charité.

 

Le Carême comme temps de retraite de toute l’Eglise, nous met en face de la responsabilité et de l’urgence de notre conversion. Celle-ci est vitale pour nous mais également pour l’Eglise tout entière. Membres du Corps glorieux du Christ, nous sommes appelés à participer à cette solidarité de vie qui relie l’Eglise de la Terre, du Purgatoire et du Ciel. Ce qui signifie que tout acte d’amour que nous pouvons poser, toute intensification en nous de cet amour, ne rejaillit pas simplement sur nous, mais sur toute l’Eglise, et par elle sur l’humanité entière. « Toute âme qui s’élève, élève le monde » ; ceci devient réalité dans le Corps du Christ.

 

Le rite de la bénédiction et de l’imposition des cendres nous offre l’occasion de manifester ensemble notre disponibilité à entrer dans ce temps de grâce.

Deux versets bibliques sont proposés pour l’imposition des cendres : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière » ou « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile ».

Si la première tirée du Livre de la Genèse, rappelle notre condition mortelle et notre dépendance par rapport à Dieu, la deuxième reprend l’appel même du Christ à la conversion.

Frères et sœurs, n’ayons pas peur ! N’ayons pas peur de nous laisser réconcilier par le Christ. Ouvrons-lui les portes de notre cœur ! Il en va de la fidélité de l’Eglise à l’Evangile et de la paix dans le monde.

 

Article publié par Service communication • Publié le Jeudi 03 mars 2022 - 10h31 • 278 visites

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