Homélie : Messe des bienfaiteurs et Journée mondiale des Pauvres

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Le Pape François a institué la Journée Mondiale des Pauvres, le 33ème dimanche du Temps Ordinaire pour rappeler à chaque chrétien le lien étroit entre la prière et la solidarité, ainsi que l’exigence de la charité comme signe de la fidélité au Christ.

Merci à tous ceux qui témoignent de la victoire de l’amour du Christ sur le mal et la mort, par leur engagement pour un monde plus fraternel.

Merci aux membres des différentes instances du diocèse qui font un travail remarquable tout au long de l’année, auprès des personnes démunies et fragiles.

Merci aux membres du Secours Catholique qui font partie des acteurs qualifiés au service des personnes en précarité et avec elles.

Je célèbre également cette messe pour les bienfaiteurs défunts de notre diocèse et à l’intention de tous les testateurs et donateurs qui soutiennent la vie de l’Eglise.

 

Homélie (écouter la vidéo)

En reconnaissant la valeur inestimable de ce cadeau, nous sommes mieux à même de vivre en serviteurs fidèles. Le mot « fidèle » signifie d’ailleurs en premier lieu « croire ». Il nous faut croire en ce don de la vie nouvelle, comme le souligne encore saint Paul dans sa lettre aux Thessaloniciens : « Vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ».

Le serviteur mauvais est d’abord celui qui n’estime pas ce trésor. Le talent est là, mais il ne produit rien. Or contrairement à une pile qui ne s’use que si l’on s’en sert, le don du baptême s’use si l’on ne s’en sert pas.

Quand on parle de talent, on songe à un exploit original, mais pour le chrétien, il s’agit de vivre ses responsabilités dans l’esprit du service. Aucune personne n’en est écartée, aucune tâche aussi humble soit-elle n’en est à exclure. C’est ainsi que nous avons entendu un extrait du Livre des Proverbes qui fait l’éloge de l’épouse au service de sa maison et des pauvres. En quelques traits, cette lecture évoque la vie de tant de femmes qui donnent leur vie dans des tâches souvent très humbles mais précieuses pour la paix et le respect de la vie.

Ce n’est pas sur nos performances que nous serons jugés, mais sur la manière dont nous aurons conduit nos tâches et nos responsabilités. Le maître de la parabole accueillait ses serviteurs dans sa joie en les qualifiant de bons et fidèles ; ce sont là les deux attributs de Dieu lui-même que Jésus est venu révéler. Jésus a témoigné de la bonté et de la fidélité de Dieu à travers toute sa vie jusque dans la mort.

Vivre en serviteur bon et fidèle, c’est au fond nous associer au service du Christ. La nuit où il fut livré, il a laissé en testament le geste du lavement des pieds. C’est là un signe de fidélité et un gage pour la vie éternelle. Les bonnes intentions ne suffisent pas si elles ne sont pas suivies par une conversion de vie.

Jésus conclut ainsi la parabole : « Celui qui a, recevra encore, et il sera dans l’abondance. Mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a ».

« Celui qui a », c’est à dire celui qui est porteur du capital de sa fidélité active, qui a su faire fructifier le don de la vie nouvelle reçu au baptême.

Et « celui qui n’a rien », représente celui qui n’a pas su vivre dans l’esprit de service. Il n’a certes rien fait de mal, mais pire que ça aux yeux de Dieu, il n’a rien fait.

Cette messe est célébrée aux intentions des testateurs et des personnes qui soutiennent financièrement la vie de l’Eglise, même par des dons humbles. Nous prierons également pour les bienfaiteurs défunts.

Les legs et les dons pour le diocèse sont une belle expression de notre foi en la bonté et en la fidélité de Dieu que l’Eglise a mission d’annoncer et de servir. Le soutien financier pour cette mission est une des manières de faire fructifier le talent de la vie éternelle que le Christ nous a obtenue par sa mort et sa résurrection.

Frères et sœurs, la parabole des talents vient nous interroger : si à l’instant, notre histoire ou celle du monde touchait à sa fin, saurons-nous présenter à Dieu le fruit du talent, le fruit de sa vie et de son amour qu’il nous a remis à notre baptême ?

 

 + Vincent Dollmann

Archevêque de Cambrai

Article publié par Service communication • Publié le Lundi 16 novembre 2020 • 685 visites

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