Homélies de Noel 2023

Nuit de Noël 2023

« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » chantaient les anges à la naissance de Jésus, le Fils de Dieu (Lc 2,14).

A Noël, nous recevons le plus beau cadeau dont nous pouvons rêver : la paix.

Le désir de paix se fait pressent dans les nombreux pays en guerre, mais aussi chez nos concitoyens, témoins de violences urbaines voire d’actes terroristes.

Noël retentit comme la bonne nouvelle de la réponse de Dieu à cette soif de paix. Dieu y répond non par un discours, mais par l’envoi de son Fils. Il a ainsi assumé notre condition humaine, de sa conception jusqu’à la mort. Bien plus, il a accompli les prophéties d’Isaïe en y portant la victoire sur toutes les forces du mal qui cherchent à détruire la dignité et la vie de la personne humaine. Toutes les étapes de la vie humaine sont depuis lors, éclairées par la lumière de la paix.

Réunis pour célébrer la Nativité du Fils de Dieu, nous avons à demander la grâce de la paix pour le monde. Elle est le fruit de la mort et de la résurrection du Christ. Mais cette grâce se fait mission ; en implorant la paix, nous avons à y travailler à la suite et avec le soutien du Christ.

Avec lui, il n’y a pas de paix sans vérité. Dans notre monde, il est bon de nous rappeler que l’humanité n’est rien sans Dieu et que Dieu ne veut qu’une chose : la vie de l’homme. Contrairement aux pensées athées ou matérialistes, Dieu n’est pas un concurrent de l’homme et n’écrase en rien sa liberté. Bien au contraire, il en est le garant.

S’il n’y a pas de paix sans vérité, il n’y en a pas non plus sans charité. La paix ne peut s’établir que dans le respect des personnes. Des stratèges pensent l’imposer par la force, des politiques par des compromis. Une telle paix ne sera que de façade. Seule une paix animée par le sens profond de la vie peut assurer un avenir serein au monde et préparer l’avènement du Royaume du Christ, le Prince de la paix. Par sa naissance et sa mort en croix, il s’est fait proche de chaque être humain et a enlevé tous les obstacles à la relation de confiance avec Dieu et entre les hommes. Il a fait « la paix par le sang de sa croix », selon l’expression de saint Paul (Col 1,20).

Ainsi à chaque eucharistie qui renouvelle le sacrifice de la croix, le prêtre dit la prière pour la paix et si cela lui parait opportun, il invite à la partager. Ce n’est pas un geste de politesse ou une marque d’affection que nous posons à ce moment-là, mais un geste de transmission de la paix du Christ, cette paix qui vient de l’autel où il est présent et qu’il veut transmettre au monde à travers nous. A la suite de ce geste, nous vénérons son corps et son sang en disant : « Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous, […] donne-nous la paix »

En écho au Gloria, le chant des anges qui retentit en cette nuit, j’aimerais reprendre la salutation de l’évêque au début de chaque eucharistie : « La paix soit avec vous ». Puissions-nous l’accueillir comme le cadeau précieux de Dieu qui ne cesse d’aimer l’humanité.

Jour de Noël 2023

 « Adeste fideles, accourez fidèles…Venez adorons le Seigneur ». Ce cantique composé au 17ème siècle dans notre diocèse retentit aujourd’hui à travers le monde. Il nous permet de ne pas nous attarder à l’ambiance de Noël, mais de nous attacher à accueillir la Bonne Nouvelle de la Nativité du Christ notre Sauveur. Le Prologue en Saint Jean que nous venons d’entendre chante le Fils de Dieu qui s’est fait chair, nous donnant part à la vie et à la gloire qu’il tient de son Père. Pour nous laisser toucher par la joie de cette bonne nouvelle, il nous faut un cœur d’adorateur.

« Adorer » dans la Bible, signifie « professer sa foi ». Jésus lui-même au début de son ministère quand il est tenté par le diable, le rappellera avec force : « C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, c’est à lui seul que tu rendras un culte ! » (Mt 4,10). La fête de Noël nous invite à adorer Jésus le Fils de Dieu qui s’est fait enfant et a établi définitivement le pont entre le ciel et la terre. La Lettre aux Hébreux, la deuxième lecture, met ainsi dans la bouche de Dieu le Père le psaume 97, au moment d’accueillir Jésus mort et ressuscité dans sa gloire : « Que se prosternent devant lui tous les anges de Dieu » (Hb 1,6).

L’adoration comme l’indique la traduction de ce passage est une attitude du cœur et du corps, adorer se traduit littéralement par « se prosterner, tomber à genoux ». Le jour de l’Epiphanie, nous entendrons l’évangile de la venue des rois mages : « ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, il se prosternèrent devant lui » (Mt 2,11).

Devant nos crèches, n’ayons pas peur de nous pencher vers l’Enfant Jésus, de l’adorer et de le chanter. Je ne peux assez remercier mes parents de m’avoir permis comme enfant de m’émerveiller devant la crèche et avec eux d’entonner les chants de Noël.

La liturgie de la fête nous invite à nous mettre à genoux lors de la Profession de foi quand nous proclamons : « par l’Esprit Saint, le Fils de Dieu a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme ».

Ce geste est repris dans chaque eucharistie, notamment lors de la consécration du pain et du vin lorsque ces humbles signes deviennent le corps et le sang du Christ vivant. Si nous ne pouvons pas nous mettre à genoux, n’hésitons pas à nous incliner.

Quand saint François d’Assise a mis en place pour la première fois une crèche vivante en l’an 1223 à Greccio, il y a exactement 800 ans, il fit célébrer la messe sur la mangeoire pour indiquer que ce sacrement est le prolongement de la crèche. L’incarnation de Jésus trouve son accomplissement dans l’eucharistie où par sa mort et sa résurrection, il se donne sans cesse à travers le temps et l’espace.

La joie de Noël est ainsi appelée à se prolonger et à s’approfondir dans l’eucharistie. La ville de Cambrai et le sanctuaire de l’Unité de Schoenstatt offrent la possibilité d’assister quotidiennement à une eucharistie et de la vénérer régulièrement par la prière silencieuse de l’adoration.

« Adeste fideles, accourez fidèles…Venez adorons le Seigneur ». La dernière strophe nous fait chanter :

« Embrassons pieusement ce Dieu devenu pauvre pour nous
Et couché sur la paille ;
Quand Il nous aime ainsi,
Comment ne pas L'aimer à notre tour ? ».

 

Article publié par Service communication • Publié le Mardi 26 décembre 2023 • 283 visites

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