LE JUBILE POUR DEVENIR SERVITEURS DE LA JOIE
Saint Luc, l’évangéliste de la joie
L’évangile selon saint Luc qui accompagne la nouvelle année liturgique, se caractérise par la note de la joie. Ainsi à Noël, l’évangile nous associe à la joie des anges par le chant du Gloire à Dieu, et, après l’Ascension l’évangile mentionne les apôtres qui louaient sans cesse Dieu dans le Temple. Cette joie est un des fruits de l'Esprit-Saint que Jésus nous a obtenu par sa mort et sa résurrection.
Pour le peuple juif, le jubilé voulait être un temps de joie consacré entièrement à Dieu par la prière mais également par des gestes de réconciliation comme la remise des dettes, la libération des esclaves ou le repos de la terre. Mais ces préceptes sont restés en grande partie un idéal. C’est alors que grandissait l’espérance de la vraie libération, celle qui serait accomplie par le Messie.
Jésus le Messie consacré par l’onction de joie
Au début du ministère public de Jésus, saint Luc évoque sa venue dans la synagogue de Nazareth où il participa à la prière du sabbat. On lui présenta le livre du prophète Isaïe, dans lequel il lut le passage suivant : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres […] proclamer une année de grâce du Seigneur » (Is 61,1-2). L’assemblée comprenait ces paroles d’Isaïe comme une annonce du Messie. Et voici qu’après avoir remis le rouleau de l’Écriture au servant, Jésus proclama : « Aujourd’hui, s’accomplit à vos oreilles ce passage de l’Écriture » (Lc 4,21).
Le chrétien, serviteur de la joie de Dieu
Le jubilé tel que l’a annoncé Isaïe s’est ainsi accompli en Jésus. Lui le Fils de Dieu a annoncé aux hommes la libération totale, a guéri les malades et rendu la vue aux aveugles. Jésus a signifié par-là l’avènement du salut, le don de la vie éternelle qu’il a offert définitivement à l’humanité par sa mort et sa résurrection.
Pour les chrétiens les jubilés seront toujours en référence à ce salut que Jésus le Christ a porté au monde. Accueilli ainsi, le jubilé de 2025 est une école de la joie fondée selon le souhait du Pape, sur l’espérance. Celle-ci « bien plus grande que les satisfactions quotidiennes et l’amélioration des conditions de vie, nous porte par-delà des épreuves et nous pousse à marcher sans perdre de vue la grandeur du but auquel nous sommes appelés, le Ciel » (Bulle d’Indiction Spes non confundit, n.25, 9 mai 2024).