Nous pouvons avoir le sentiment que les repères de l’évangile et de la tradition de l’Eglise qui ont suscité le meilleur de la société française sont écartés voire combattus. Il nous faut ainsi renouveler notre confiance au Christ qui seul est le Sauveur et qui rend féconds nos engagements, même les plus humbles et quotidiens. La situation des chrétiens dans la société n’est en réalité pas fondamentalement différente des premiers temps, comme l’exprime un document du 2ème siècle : « Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie leur est une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils prennent place à une table commune, mais qui n’est pas une table ordinaire. Ils sont dans le monde, mais ils ne vivent pas selon le monde. […] Le poste que Dieu leur a fixé est si beau qu’il ne leur est pas permis de le déserter » (Lettre à Diognète, nn. 5-6).
Comme citoyens mesurons la chance de pouvoir élire nos représentants au niveau départemental et régional. Ne désertons pas les bureaux de vote.
Comme chrétiens, interpellons les candidats pour maintenir le lien entre respect inconditionnel de la vie, aide aux personnes étrangères et démunies et sauvegarde de la création.
+ Vincent Dollmann
Archevêque de Cambrai
Communiqué de Claudine Lanoë, déléguée diocésaine à la Pastorale des migrants
« N’oubliez pas l’hospitalité car, grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges. »
Epître aux Hébreux 13, 2
Les 20 et 27 juin prochains se dérouleront les élections régionales et départementales.
La crise due à la pandémie nous expose à la tentation du repli sur soi mais elle donne lieu, inversement, à de belles initiatives de solidarité envers les plus vulnérables, dans l’Eglise et dans la société, au nom de « la fraternité et de l’amitié sociale ».
Ne nous laissons pas gagner par la peur de l’autre qui, dans certains discours, devient celle de l’étranger, du migrant. Dans Fratelli tutti, lettre encyclique sur la fraternité et l’amitié sociale, le pape François dénonce « la prétention à garantir la stabilité et la paix sur la base d’une fausse sécurité soutenue par une mentalité de crainte et de défiance » (FT 1, 26) et la tentation de « créer une culture des murs » (FT 1, 27).
La vocation de tout baptisé est de s’ouvrir à la rencontre de l’autre, à l’exemple de Saint François d’Assise qui appelait à un mode de vie au goût de l’Evangile, invitait à « un amour qui surmonte les barrières de la géographie et de l’espace », déclarant « heureux celui qui aime l’autre, le plus lointain comme le plus proche ».
Osons vivre pleinement cette fraternité ouverte, ensemble, à la lumière de la parabole du bon Samaritain : « C’est un texte qui nous invite à raviver notre vocation de citoyens de nos pays respectifs et du monde entier, bâtisseurs d’un nouveau lien social » car « par ses gestes, le bon Samaritain a montré que notre existence à tous est profondément liée à celle des autres ; la vie n’est pas un temps qui s’écoule, mais un temps pour la rencontre. (FT 2, 66)
La fraternité, contrairement à la solidarité qui relève du choix, est un don de Dieu. Nous sommes tous frères et sœurs. Nous sommes donc tous appelés à élargir notre cœur de manière à ne pas exclure l’étranger, et à vivre de ce « désir d’universelle humanité » cher au pape François.
Claudine Lanoë,
déléguée diocésaine à la Pastorale des migrants