Père Jean-Baptiste Debrabant (1801-1880)
La passion pour l’éducation chrétienne
L’éducation, une passion née de la catéchèse familiale
Le P. Debrabant était orphelin de mère dès l’âge de deux ans ; c’est son père cultivateur à Lecelles qui a pris le relais pour éduquer dans la foi les quatre enfants, en leur assurant chaque soir les bases du catéchisme. Après le temps de sa scolarité, il avait rejoint la ferme pour travailler auprès de son père et de ses deux frères. Vers 17 ans, il répondit à l’appel du Seigneur qui se faisait plus pressent dans son cœur : « C’est pour le ciel que tu dois semer et planter ». La jeunesse du P. Debrabant vient ainsi rappeler le rôle irremplaçable des parents, « premiers et principaux éducateurs » (Vatican II Déclaration sur l’éducation chrétienne, n.3). Ils ont pour mission de veiller à une éducation intégrale articulant les dimensions intellectuelles, humaines et spirituelles et il leur revient de pouvoir choisir l’école qui va soutenir ce projet.
L’éducation et la catéchèse, intimement liées
Le P. Debrabant aimait à rappeler le but de son engagement : sauver des âmes. Cette expression peut prêter à sourire aujourd’hui ; elle exprime en réalité le but de la mission de l’Eglise et de chaque baptisé : annoncer et offrir la vie du Christ ressuscité. Nous sommes appelés à conduire notre prochain à la lumière et à la joie de l’évangile du Christ. L’éducation en famille ou à l’école doit s’ouvrir à l’univers religieux pour donner accès à une connaissance éprise de la sagesse et de la vérité. Et la catéchèse doit pouvoir offrir des repères pour rendre compte de la foi dans le dialogue avec les courants religieux et la recherche scientifique. Avec le P. Debrabant, il nous faut oser enseigner, non en mettant la foi entre parenthèses, mais en lien avec elle. Il en va d’une société plus respectueuse des personnes et de la vie.
L’éducation chrétienne, un travail à l’ombre de la Croix
Le contexte anticlérical de la deuxième partie du XIXe siècle ne favorisa pas un développement serein de la Congrégation de la Sainte Union des Sacrés Cœurs que le P. Debrabant avait lancée en 1828 à Douai pour l’éducation de la jeunesse. Lui-même connut une vieillesse éprouvée, non seulement par la maladie mais également par la tentation du scrupule durant sept années avant sa mort. Dans ce combat spirituel, il avait fait écrire sur un tableau : « Très doux Jésus, ne soyez pas mon Juge, mais mon Sauveur […] Doux Cœur de Marie, soyez mon salut » La fécondité de sa vie traversée par l’épreuve peut se mesurer aujourd’hui : plus de 300 sœurs sont présentes sur les continents européen, africain et américain ; elles sont en lien avec 250 écoles. En 2007, fut créée dans le diocèse de Cambrai, la Fraternité Jean-Baptiste Debrabant composée de laïcs qui ont à cœur de transmettre le charisme du fondateur : vivre la communion avec le Christ envoyé pour sauver l'humanité.