Plaidoyer pour la prière personnelle et en famille - Edito de mai 2020

Édito de mai 2020

Plaidoyer pour la prière personnelle et en famille

 

Durant le confinement, beaucoup d’entre nous ont redécouvert la valeur de la prière personnelle et en famille. Je salue les initiatives des paroisses, des services et des mouvements pour soutenir notre prière et notre vie chrétienne, notamment au travers des réseaux sociaux et de la presse.

Le Pape Jean-Paul II dont nous avons commémoré le 15ème anniversaire de sa mort le 2 avril, faisait de la prière une priorité pour le renouveau de la vie chrétienne et ecclésiale au 21ème siècle. Dans sa Lettre Au début du nouveau millénaire, il affirmait : « Pour la pédagogie à la sainteté, il faut un christianisme qui se distingue avant tout dans l’art de la prière ». Et à plusieurs reprises, il invitait les communautés, et j’ajoute les familles, à devenir « d’authentiques écoles de prière » (Novo millennio ineunte, janvier 2001).

 

Pour ce renouveau, il nous faut commencer tout simplement par mettre à l’honneur dans nos maisons des signes qui invitent à la prière: une croix, une icône, ou encore une statue de la Vierge Marie ou d’un saint.

Il nous faut ensuite dépasser le respect humain parfois les moqueries de proches, pour oser proposer une prière à des moments où la famille est rassemblée, notamment avant le repas ou le soir avant le coucher.

La prière du Christ et celle de ses disciples est toute simple : elle s’adresse à Dieu avec les mots « Père, Papa ». Quand nous disons avec Jésus «  Père », ou que nous nous adressons à Jésus, à la Vierge Marie ou à un saint, nous entrons dans la relation de confiance et d’amour avec Dieu, le Père, relation que l’Esprit-Saint est venue établir le jour de la Pentecôte.

La fidélité à la prière personnelle et en famille est le terreau du catéchisme des enfants et des jeunes, mais aussi du cheminement spirituel des adultes. Les sacrements qui occupent une place dans la catéchèse, ne sont pas des rites sociologiques ou des étapes de culture religieuse, mais des rendez-vous avec le Christ qui veut être notre compagnon de vie et nous mener vers la vie éternelle en Dieu son Père. Dans la préparation à un sacrement, je préfère qu’il y ait moins de rencontres de catéchisme en paroisse et davantage d’échange de foi et de prière en famille.

 

De ma visite pastorale dans l’Avesnois depuis le mois de novembre, les souvenirs les plus forts que je garde sont les temps de prière spontanés au contact des joies et des peines des personnes : que ce soit le bénédicité préparé par ceux qui m’accueillaient à leur table ; que ce soit la prière au chevet d’un grand malade dans l’unité de soins palliatifs, avec son épouse ; que ce soit la prière du soir en famille dans la maison où j’étais accueilli pour la nuit.

 

Une pastorale qui porte le souci de la vie en Christ prend son départ non dans des projets et des théories, mais dans le cœur de chaque baptisé pour avancer à son rythme. Seule une pastorale animée par la prière devient féconde : elle laisse l’Esprit de Dieu agir à travers nous. Elle transmet ainsi la vie éternelle, la vie de Dieu dans les cœurs de ceux qui nous sont chers et de chaque être humain. N’est-ce pas dans la prière de l’Eglise que nous sommes devenus par le baptême des enfants de Dieu qui veut réunir l’humanité autour de lui dans la joie éternelle ? La Vierge Marie, Notre-Dame de Grâce, que nous vénérons en ce mois de mai, peut nous apprendre à estimer la grâce de la vie divine reçue au baptême et à en vivre par une prière personnelle et en famille, plus fidèle.

 

                                                                                                                                                   Mai 2020

                                                                                         + Vincent DOLLMANN

Archevêque de Cambrai

        

 

 

 

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Lundi 18 mai 2020 • 958 visites

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