La prière du chemin de croix pour le temps du Carême

Édito de mars 2022

La prière du chemin de croix pour le temps du Carême

 

Elle est toujours d’actualité

Alors qu’elle était considérée comme une dévotion d’un autre temps ou réservée aux lieux de pèlerinages, voici qu’elle connaît un regain d’intérêt, notamment auprès des jeunes. Un des temps forts des Journées mondiales de la jeunesse en 2016 à Cracovie fut pour moi, le chemin de croix qui alliait méditation de la passion de Jésus et témoignages d’espérance à travers le monde, mais également expression corporelle et chant, de grande qualité artistique. Lors de mon premier Triduum pascal dans le diocèse, j’ai également été impressionné, le vendredi-saint 2018, par la participation nombreuse de jeunes au chemin de croix du vendredi-saint dans le parc du Palais des grottes à Cambrai.

 

Elle est accessible à tous

La prière du chemin de croix est accessible à toute personne. Elle offre à l’intelligence d’accueillir la Bonne Nouvelle de Jésus comme serviteur souffrant et Dieu sauveur, elle sollicite le corps par la marche, ou encore l’imagination par les représentations artistiques des étapes de la Passion. Le chemin de croix peut se prier en tout lieu, même chez soi en lisant le récit évangélique voire en écoutant par exemple une des grandes œuvres musicales.

 

Elle est une prière qui remonte aux évangiles

Bien que la forme définitive à 14 stations n’ait été officiellement adoptée qu’au XVIIIe siècle, le chemin de croix a ses origines dans les pèlerinages en Terre Sainte, comme l’atteste le journal de voyage d’Ethérie, document de l’an 383. Nous pourrions même dire que les évangiles sont les premières prières du chemin de croix. Si ceux-ci nous donnent un récit fidèle de la mise à mort de Jésus qui a eu lieu d’après les recherches récentes, le 7 avril 30, ils veulent avant tout nous introduire à la contemplation de Jésus et de son œuvre de salut.

 

En Saint Luc, l’évangile de l’année liturgique, elle nous entraîne sur le chemin de la miséricorde divine

A la mort de Jésus, saint Luc nous dit que tous les gens voyant ce qui était arrivé, « s’en retournaient en se frappant la poitrine » (Lc 23,48). En posant le geste de la liturgie pénitentielle, ils nous invitent à vivre selon la miséricorde divine en Eglise.

Le bon larron comme le centurion nous convient à laisser le témoignage du Christ en croix éclairer nos décisions et nos modes de vie.

Quant à saint Pierre, alors qu’il venait de renier le Christ, celui-ci se retourna et posa son regard sur lui (Cf. Lc 22,61). L’apôtre nous encourage à recevoir le sacrement du pardon où nous laissons le Christ regarder notre vie et la renouveler dans sa miséricorde.

   + Vincent Dollmann

Archevêque de Cambrai

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Vendredi 04 mars 2022 • 657 visites

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