Le Katholikentag reste une des manifestations emblématiques des catholiques en Allemagne. Ce rassemblement est organisé tous les deux ans par le Comité central des catholiques allemands (Zentralkomitee der Deutschen Katholiken) qui regroupe plus d’une centaine d’associations et institutions catholiques.
Le Comité se situe parfois dans un rapport de contestation et de pouvoir à l’égard de la Conférence des évêques d’Allemagne, en témoigne un document récent interpellant les évêques sur leur veto à la nomination d’une responsable pour le scoutisme (Cf Beschluss der Vollversammlung des ZdK, 28/08/24).
Des propositions variées Avec les stands réservés aux associations, aux familles religieuses et spirituelles, aux diocèses ainsi qu’aux syndicats et partis politiques, le rassemblement apparaissait comme une foire exposition. De nombreuses tables rondes ont été proposées sur diverses thématiques touchant aux débats dans l’Eglise et dans la société : Le Corps du Christ est-il queer ? ; La synodalité comme une libération en vue d’une Eglise communautaire ; L’antisémitisme et nous ; L’éducation à la paix ; L’intelligence artificielle éclairée par la morale ? ; Quand la vie devient un poids : prévention du suicide, accompagnement au suicide ?...
Les célébrations de l’eucharistie mais surtout de la Parole de Dieu ont ponctué les journées. Le reflet du visage de l’Eglise en Allemagne Le rôle social et éducatif à travers ses structures met l’Eglise en lien direct avec la société. Le Président Frank-Walter Steinmeier comme le Chancelier Olaf Scholz ont fait le déplacement à Erfurt. Lors de la cérémonie d’ouverture sur la place de la cathédrale, le Président a tenu un discours très politique invitant à défendre la démocratie et insistant sur le rôle irremplaçable des institutions chrétiennes en faveur des personnes en précarité.
Cette position permet à l’Eglise d’être reconnue comme un partenaire majeur de la vie du pays, mais elle peut également l’entrainer vers la sécularisation où prédominent les rapports de pouvoir et l’affaiblissement du sens de la vie et de la famille. On peut noter par exemple qu’à la table ronde concernant le débat sur l’avortement, étaient conviés des partisans de la légalisation complète, mais les associations de défense de la vie étaient tenues à l’écart.
Si le Comité central (ZdK) se présente comme le porte-parole des laïcs avec des positions très libérales, des jeunes catholiques prennent leur distance cherchant à ressourcer leur foi dans la prière et le service des personnes en précarité et s’intéressant aux initiatives missionnaires dans d’autres pays, notamment en France. En reprenant le thème du rassemblement sur l’engagement à la paix, le Pape François a rappelé dans son Message l’exigence pour les chrétiens de tenir ensemble sauvegarde de la création, justice sociale et respect de la vie humaine.