Réfugiés et chômeurs, le père archevêque tient bon la corde qui fait lien

Le 12 juin. Rencontre sur toile de fond des 3 T : une terre, un travail, un toit

C'est à la maison du diocèse que s'est déroulée, le 12 juin, une rencontre très intéressante entre Mgr Vincent Dollmann et trois associations comme "puissance invitante" : le service jésuite des réfugiés (JRS), Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) et la pastorale des jeunes.

 

Coordinatrice de l'antenne valenciennoise de JRS -fondée (1980) au plan international, elle accompagne, sert et défend les droits des réfugiés et personnes déplacées-, Florence, conseillère conjugale et familiale, maman de quatre enfants, pointait la marque de fabrique de l'asso : la fraternité, l'accueil, le partenariat, la diversité, l'innovation et l'unité.

Localement, depuis 2017, JRS ce sont une dizaine de membres actifs et une douzaine de familles ayant accueilli à la maison, en moyenne deux mois, tel ou tel jeune mineur non accompagné (MNA) originaire d'Afrique noire, du Maghreb, d'Afghanistan ... On en recense environ 250 dans le Valenciennois. Présents dans la belle salle Jacques Delaporte, Karim, Souleymane, Idrissa et Ibrahima ont pu témoigner de ce qu'ils avaient reçu, partagé, vécu. Petit clin d'oeil, cette salle qui a accueilli la rencontre, porte le nom de l'ancien archevêque de Cambrai qui fut président de la commission épiscopale des migrants (1982-88).

 

A son tour, Bernard, au nom de SNC -l'association nationale a été fondée (1985) par Jean-Baptiste de Foucauld, haut fonctionnaire- déclinait son intuition fondatrice : l'écoute, la bienveillance, l'expérience et un travail nécessairement en binôme. En 20 ans, 500 personnes inscrites à Pôle Emploi ont été accompagnées. "Que puis-je faire pour vous ?, cette phrase revient souvent dans la bouche des personnes aidées, constate Bernard, ajoutant : "En parlant, les gens s'aident déjà eux-mêmes, et c'est grâce à un travail en réseau que nous trouvons une solution pour passer le permis le conduire, aller chez le coiffeur, se rendre présentable etc ...". Lucie, membre de JRS et SNC, complétait : "Que peut-on faire à notre petit niveau ? Il y a toujours quelqu'un qui est là pour aider, c'est formidable". Venait le témoignage d'Anne-Marie qui, bénévolement, donne des cours de français; d'Odile, membre du centre d'information et d'orientation (CIO) de Valenciennes, enseignante, et de Corinne, assistante sociale dans un lycée et un collège de la Ville. 

 

Société civile et communauté ecclésiale main dans la main

C'est ce que retiendra l'observateur des échanges de la matinée, en cette journée mondiale contre le travail des enfants. Des préoccupations pas si lointaines. Anne-Marie, Odile et Corinne retenaient "une volonté d'être positif, une capacité d'adaptation chez ces jeunes réfugiés, souvent demandeurs d'asile, qui mettent une petite année à lire-écrire-compter, ce qui est remarquable". Florence faisait la liaison : "On sent votre passion, c'est vivifiant !". Il revenait à Mgr Dollmann de livrer son analyse : "Au cours de cette visite pastorale, l'état des lieux fait apparaître une solidarité et une aide active, liées à l'histoire de notre région, les indicateurs de pauvreté sont là, je suis admiratif des réalités sociales dans lesquelles les gens, croyants ou non, sont engagés. Chrétiens, nous sommes là pour servir les liens humains, notre partenariat doit pouvoir mobiliser ... L'accueil du frère, dans la tradition biblique, doit être spontané, personnel, universel. Cette attitude est fondamentale, non négociable".

Voilà qui faisait écho à une ou deux questions, suite à certaines prises de position de partis politiques à une semaine du premier tour des élections régionales. La matinée s'achevait par un apéritif pris au dehors avec les amis de JRS, SNC et quelques jeunes.

 

Ph. C

 

 

Article publié par Service com • Publié le Lundi 14 juin 2021 • 668 visites

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