Vivre de l’espérance en Jésus mort et ressuscité

Édito de mai 2021

L’espérance s’expérimente à travers le service de la vie

Dans l’eucharistie après le Notre-Père, le prêtre prie : « Rassure-nous devant les épreuves en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets et l’avènement de Jésus-Christ ». Et immédiatement, le prêtre affirme que ces biens sont déjà donnés en Jésus. Il s’adresse alors à lui, présent dans le sacrement de son corps et de son sang : « Seigneur Jésus-Christ, tu as dit à tes apôtres : je vous laisse la paix, je vous donne ma paix… ». Jésus ressuscité dans l’humble signe du pain est réellement présent, vrai homme et vrai Dieu. Il nous convie à reconnaître que dans toute vie, de sa conception jusqu’au dernier souffle, la vie nouvelle est en germe. Notre témoignage au Christ ressuscité passe par le respect inconditionnel de la vie.

 

L’espérance invite à un engagement courageux

En ce qui concerne ainsi la protection de l’environnement, nous ne pouvons mettre entre parenthèse ce critère fondamental éclairé par la résurrection du Christ : la sauvegarde de la création se mesure à la capacité à servir la vie de chaque être humain surtout la plus fragile. Il nous faut accepter d’affronter l’incompréhension voire la marginalisation comme ce fut le cas pour le professeur Jérôme Lejeune. Il a consacré tout son génie et toute son énergie pour combattre la maladie de la trisomie, mais il a été tout aussi mobilisé quand il a su que ses découvertes allaient être détournées en vue de l’élimination d’enfants handicapés, lors du diagnostic prénatal.

En ce qui concerne la fin de vie, nous devons nous rappeler que le Christ ressuscité a gardé les marques de sa passion sur son corps. Il demeure lié à chacun d’entre nous qui tôt ou tard sommes confrontés à l’épreuve de la vieillesse et de la maladie. Aux côtés des personnes engagées dans le monde de la santé, les chrétiens n’ont cessé de travailler à atténuer les souffrances des malades. Ainsi grâce à l’initiative de religieuses des pays anglo-saxons se sont développés les soins palliatifs. Ces structures offrent aux malades incurables l’aide nécessaire pour atténuer la douleur, mais également un accompagnement humain et spirituel.  Les soins palliatifs sont une réponse à la tentation de notre société à répondre aux situations de souffrance par l’euthanasie. Quelle appauvrissement humain et spirituel de notre société si on venait à légaliser le droit de donner la mort à un malade !

 

L’espérance, c’est vivre dans la présence de Jésus ressuscité

Le temps de Pâques vient renforcer notre espérance en notre participation à la vie du Christ ressuscité et notre engagement dans le service de la vie de toute personne. En mars dernier, le Pape François relançait l’appel à « aller à la rencontre des plus fragiles ». Cela « permet de lutter contre la logique de la compétitivité et de la loi du plus fort qui considère l’être humain en soi comme un bien de consommation que l’on peut utiliser et jeter, ouvrant la voie à la culture du déchet » (Message à l’occasion du 150ème anniversaire de la proclamation de saint Alphonse de Liguori comme docteur de l’Eglise, 23 mars 2021).

                   

 + Vincent Dollmann

Archevêque de Cambrai

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Mercredi 19 mai 2021 • 784 visites

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