En cette année jubilaire placée sous le signe de l’espérance, la fête de l’Assomption vient soutenir notre pèlerinage sur terre en vue du ciel. La Préface de l’eucharistie loue Dieu le Père pour la Vierge Marie élevée au ciel. « Elle est, affirme la prière, signe d’espérance et source de réconfort pour ton peuple encore en chemin ».
Avec la Vierge Marie, l’espérance du ciel n’est plus un vague espoir, mais trouve en elle, un point d’appui et un soutien inébranlable.
La Vierge Marie a bâti sa vie sur Dieu en plaçant sa confiance entièrement en lui. Elle l’a exprimé dans sa réponse à l’ange Gabriel : « Qu’il m’advienne selon ta Parole » (Lc 1,38). C’est la prière de confiance de Marie, une prière continuelle, mais également un souhait du cœur. Elle est consciente qu’elle aura un chemin de foi à parcourir en acceptant de suivre Jésus son fils. Au pied de la croix, on peut mesurer le chemin parcouru : contrairement aux apôtres, Marie a laissé Jésus aller jusqu’à l’abaissement de la croix, bien plus, elle l’a suivi en s’unissant à son offrande d’amour au Père. Unie au don de Jésus sur la croix qui a brisé les verrous du mal et de la mort, Marie apparait comme le modèle du croyant, tel que le proclamait sa cousine Elisabeth. Elle nous aide à tourner notre foi vers l’espérance du matin de Pâques.
Si l’espérance à la suite de la Vierge Marie a comme fondement la fidélité en Dieu, elle fait goûter à la vie éternelle obtenue par Jésus mort et ressuscité. Nous avons ainsi entendu saint Paul affirmer dans la deuxième lecture : « de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie » (1 Co 15,22). Nous fêtons aujourd’hui la Vierge Marie comme la première d’entre nous qui a accueilli pleinement les fruits de la mort et de la résurrection du Christ. En effet, le corps de l’Immaculée, préservé de tout péché ne pouvait rester prisonnier des liens de la mort.
Par son Assomption, Marie nous libère ainsi de tous les espoirs rivés à la terre, pour nous ouvrir à l’espérance du ciel. Avec elle, nous voulons témoigner de la beauté de notre condition d’être crée et de notre dépendance de Dieu qui seul peut nous combler de sa propre vie.
L’espérance en la vie du Christ ressuscité, bien loin de nous couper des réalités terrestres, nous engage à servir la vie, en tenant ensemble, comme nous le rappelait le Pape François avec force, la sauvegarde de la création, l’engagement pour la justice et la paix, et le respect de la vie de chaque être humain surtout la plus fragile. C’est en tenant les trois réalités ensemble, service de la création, de la justice sociale et de la vie que nous entretenons la flamme de l’espérance en nous et autour de nous.
En cette année jubilaire, nous est proposée de recevoir l’indulgence de Dieu qui accorde le pardon non seulement de nos péchés, mais également de leurs conséquences en nous et autour de nous. Par la démarche des indulgences, l’Eglise témoigne que Dieu nous désire tous auprès de lui après notre mort, bien plus, qu’Il offre la résurrection des corps au bout de l’Histoire pour nous associer pleinement à son Règne de paix et de justice.
L’Assomption de la Vierge Marie en est le gage et la promesse. Son Magnificat devient ainsi notre chant d’espérance : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur. Il s’est penché sur son humble servante […] Il élève les humbles ». Avec Marie, l’espérance est l’ancre qui nous tire vers le Ciel.