Adsumus Sancte Spiritus

Édito de novembre 2021

Adsumus Sancte Spiritus

Nous voici devant Toi, Esprit Saint

 

La prière Adsumus, nous voici devrait être prise avant de répondre seul ou en groupe, au questionnaire pour la préparation du Synode de 2023. Attribuée à saint Isidore évêque de Séville au VIIe siècle, elle rythmait les séances du Concile Vatican II. Elle nous invite à nous tourner vers l’Esprit-Saint qui éclaire les intelligences et fortifie notre fidélité à nos missions respectives.

Notre disponibilité à l’appel de Dieu

Nous voici, c’est la réponse que Dieu attend de chacun de nous ; cela est souligné lors de la Confirmation et de l’Ordination à l’appel des candidats par leur nom. Ceux-ci sont alors invités à répondre personnellement : « Me voici ». Si l’appel est toujours de l’initiative gratuite de Dieu, il ne s’impose pas. Dieu est un Père qui respecte notre liberté et attend notre réponse. A nous de maintenir vivant le désir de vivre sous son regard. Avec un rien d’amour, il peut intervenir. Mais il faut au moins, un soupçon. S’il n’y a rien, Dieu ne peut rien multiplier. Le multiple de 0 reste 0. Mais le multiple de 1 correspond à l’ensemble des chiffres jusqu’à l’infini.

Dans, la préparation au sacrement de l’Ordre que ce soit au diaconat ou au presbytérat, le Pape Paul VI a établi en 1972 le rite de l’admission. Je viens de le présider pour M. Romain Prouvez, le 18 octobre au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Pour les futurs diacres permanents du diocèse, ce rite sera célébré le 8 janvier à l’église Saint-Nicolas de Raismes.

La liturgie de l’admission parmi les candidats au sacrement de l’Ordre

La liturgie prévoit un appel nominal auquel le candidat répond : « Me voici ». Vient ensuite un dialogue avec l’évêque. Il comprend deux questions auxquelles le candidat répond : « Oui, je le veux ». La première question parle de l’acquisition de la compétence en vue du ministère et la deuxième concerne la disponibilité à Dieu et à l’Eglise. L’admission en tant que telle se résume en deux phrases : la première est une ratification qui mentionne l’accueil par l’Eglise du projet personnel et la deuxième est une prière qui ouvre sur l’étape de l’ordination. L’assemblée se joint à cette admission prononcée par le célébrant par la formule liturgique : « Amen ». Le geste de l’accolade entre le l’évêque et l’admis est une expression de la ratification verbale et indique que l’admission est tournée vers l’ordination qui donne des collaborateurs à l’évêque.  

La signification du rite

L’admission est un acte public d’oblation à Dieu et à l’Eglise. Paul VI indique dans le document qui établit l’admission : « Celui qui aspire au diaconat ou au presbytérat, manifeste publiquement sa volonté de s’offrir à Dieu et à l’Eglise » (Motu proprio Ad Pascendam) Le candidat s’engage à devenir davantage homme de Dieu et homme d’Eglise. Il s’engage à ce que ces deux réalités soient au centre de sa vie.

L’admission est en même temps une mise en route vers une mission d’Eglise ; dans admission, nous avons les deux mots ad et missio qui signifient vers la mission. Ainsi affirme encore le Pape Paul VI : « L’Eglise, accueillant cette oblation, le choisit et l’appelle à se préparer à la réception des ordres » (Ad Pascendam).

Le rite de l’admission vient soutenir notre propre oui à Dieu

Comme chaque démarche personnelle célébrée en Eglise rejaillit sur toute l’Eglise, nous rappelons par le rite de l’admission que Dieu attend notre oui pour nous éclairer et nous fortifier dans nos engagements au sein de l’Eglise et dans le monde. L’admission rappelle également que si toute vocation est un don de Dieu, l’Eglise en est le relais mais également le lieu d’authentification.

En ce temps de préparation du Synode au niveau du diocèse, reprenons souvent la prière Adsumus, nous voici. Prions le Seigneur pour qu’il soutienne par son Esprit notre fidélité à la mission qu’il nous a confiée et notre disponibilité à la vivre en Eglise : « Nous voici devant toi, Esprit-Saint […] toi notre seul conseiller […] Enseigne-nous vers quel but nous orienter, montre-nous comment nous devons marcher ensemble »

+ Vincent Dollmann

Archevêque de Cambrai

Article publié par Cathocambrai • Publié le Lundi 22 novembre 2021 - 15h44 • 518 visites

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