Cambrai, le 4 mars 20257
Le Carême pour fortifier la joie de l’espérance au Christ
L’espérance chrétienne, le coeur tourné vers le ciel
Le Pape François a placé l’année jubilaire sous le signe de l’espérance ; celle-ci, avait-il écrit, « bien plus grande que les satisfactions quotidiennes et l’amélioration des conditions de vie, nous porte par-delà des épreuves et nous pousse à marcher sans perdre de vue la grandeur du but auquel nous sommes appelés, le Ciel ». (Bulle d’Indiction Spes non confundit, n.25, 9 mai 2024)
Le Ciel résume l’espérance du coeur de l’homme, il est le lieu où le mal et la mort n’ont plus de prise, il est l’expérience de la communion avec Dieu et avec le prochain, il est l’Eternité de la joie pour le corps et l’âme. Le Ciel est la destinée que Dieu veut offrir à l’humanité. Il a créé l’homme à son image en vue de partager sa vie, il la lui offre par Jésus son Fils, mort et ressuscité. C’est lui Jésus qui au bout de l’Histoire, vient comme Juge pour donner accès au Ciel et laisser ceux qui le refusent, s’en aller en enfer. Saint-Luc, l’évangile de l’année jubilaire, mentionne deux discours de Jésus qui éclairent cette marche de l’Histoire vers le bonheur de Dieu, ce sont les discours eschatologiques des chapitres 17 et 21.
Parallèlement, le Ciel peut être offert à chaque personne après la mort comme Jésus l’a attesté au larron repentant crucifié à ses côtés : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Lc 23,43). Après la mort, l’âme qui désigne notre être profond et le siège de notre liberté, peut entrer au Ciel pour vivre avec le bon larron, le coeur à coeur avec Jésus.
Si le Ciel est cette relation profonde et personnelle avec le Christ, il implique le fait d’être associé à tous les membres qui forment son corps. Le Ciel est ainsi le lieu de la communion à Dieu et aux autres, le lieu de la parfaite mise en oeuvre du double commandement de l’amour.
Dans notre diocèse, ils sont nombreux les catéchumènes qui se préparent d’une manière plus intense durant le Carême à la célébration des sacrements du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie à Pâques. Avec eux, nous pouvons renouveler notre espérance du Ciel, comme nous y invite le Pape dans son Message de Carême, Marchons ensemble dans l’espérance.
Le pardon et l’indulgence de Dieu, soutiens de l’espérance
L’espérance chrétienne ne nous coupe pas des réalités terrestres, elle nous y envoie avec un élan nouveau. Elle est au coeur de nos activités « l’ancre de l’âme » (Hb 6,18) qui la tire vers le haut, vers le Ciel. Si l’espérance est en lien étroit avec la foi, elle l’est également avec la charité. Les trois sont des vertus théologales, des dons qui nous relient directement à Dieu. Il nous appartient de les accueillir comme des cadeaux de sa miséricorde ; or nous sommes facilement amenés à les ignorer voire à les refuser comme dons de Dieu. Nous faisons ainsi l’expérience du péché, de notre collaboration au Mal, à Satan qui nie l’oeuvre de Dieu ou cherche à se l’approprier. Le 4e dimanche de Carême proposera à notre méditation la parabole du fils prodigue (Lc 15, 1…32) où chacun des deux fils est appelé à expérimenter la miséricorde infinie du père.
En considérant le péché, la Tradition de l’Eglise a distingué la faute et la peine. La faute désigne la culpabilité, le refus de l’amour de Dieu ; elle est effacée par le sacrement du pardon. La peine désigne le désordre occasionné par le péché qui subsiste au-delà du pardon reçu. Le Pape Jean-Paul II parlait de la peine comme d’une souffrance liée aux résidus du péché (Audience générale, 29.09.1999). L’Eglise qui a mission d’annoncer et de relayer la miséricorde de Dieu, propose le sacrement du pardon pour remettre la faute, mais aussi le don de l’indulgence pour annuler la peine, au cours de temps privilégiés comme celui d’un jubilé. Sur son chemin de conversion, le croyant reçoit l’indulgence pour lui-même, mais il peut également en transférer le bienfait aux défunts du Purgatoire.
Les propositions dans le diocèse pour accueillir le pardon et l’indulgence de Dieu
Parmi les nombreux lieux de pèlerinage que comptent notre diocèse, cinq ont été retenus comme églises jubilaires : la Cathédrale, l’église Saint-Géry à Valenciennes, la Collégiale Saint-Pierre à Douai, l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Maubeuge et le sanctuaire Sainte Rita à Curgies. Elles offrent chaque semaine la possibilité de recevoir le sacrement du pardon et sont ouvertes tous les jours pour vivre un parcours de prière en vue de l’accueil de l’indulgence.
Le Service de la liturgie vient de publier un livret Le Sacrement du pardon, un trésor à (re)découvrir, qui sera disponible dans les paroisses dès le début du Carême. Il introduit au sens du sacrement et propose des prières pour la célébration.
Le Message du Pape pour le Carême contient un véritable examen de conscience réparti en trois séquences de questions autour des termes « marchons », « ensemble » et « dans l’espérance ». Il pourra nous servir pour entrer dans la conversion à l’espérance et pour nous préparer au sacrement du pardon.
Le Carême est un temps de renouvellement de notre espérance au Christ qui veut conduire l’humanité au Ciel. Le sacrement du pardon et le don de l’indulgence sont des soutiens pour répondre au désir de Dieu de nous partager son bonheur et sa vie. Puisse l’appel de saint Paul proclamé dans la liturgie du mercredi des cendres résonner dans nos coeurs tout au long du Carême : « Nous sommes en ambassade pour le Christ ; c’est comme si Dieu exhortait par nous. Nous vous en supplions, au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu ». (2 Co 20, 5)
+ Vincent Dollmann
Archevêque de Cambrai
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Message de Carême 2025 de Monseigneur Dollmann
Article publié par Mardi 04 mars 2025 - 15h35 •
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