L’Évangile selon saint Luc pour vivre de l’Esprit du Christ
L’Esprit-Saint fait le lien entre Jésus et l’Eglise
Au baptême dans le Jourdain, l’Esprit Saint descendit sur Jésus et la voix de Dieu se fit entendre : « Toi, tu es mon Fils bien aimé ; en toi je trouve ma joie » (Lc 3,22). En accueillant l'Esprit dans son humanité, Jésus l'a rendue digne de Dieu, digne de la vie divine. Il lui a définitivement ouvert l’accès en brisant la mort, par sa mort et sa résurrection. Ainsi, le jour de la Pentecôte, rempli de l’Esprit-Saint, Pierre pouvait témoigner : « Elevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père, l'Esprit-Saint, objet de la promesse, et l'a répandu sur nous. » (Ac 2,32).
Le baptême de Jésus avait annoncé le nôtre, le baptême de l’Esprit qui ouvre à une relation de connaissance et d’amour avec Dieu.
L’Esprit-Saint prend possession de nous par la prière et les sacrements
C’est avant tout par sa vie de prière à la fois communautaire et personnelle que Jésus a manifesté son union à l’Esprit-Saint. Il a inauguré son ministère public en participant à la liturgie du sabbat à la synagogue (Cf Lc 4,16s). Il est mort sur la croix en priant l’office du soir : « entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23,46). Sa participation à la prière de la communauté était articulée à une grande fidélité à la prière personnelle, dans la solitude et le silence. Ainsi, avant de choisir les Douze apôtres parmi les disciples, Jésus avait passé la nuit dans la prière (6,12). Ceux-ci emboiteront le pas, après sa mort et sa résurrection : « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière », nous rapporte le Livre des Actes des apôtres (Ac 1,14). C’est dans la prière que saint Matthias fut adjoint aux apôtres en remplacement de Judas et c’est encore dans la prière que les disciples réunis autour des apôtres accueilleront le Saint-Esprit à la Pentecôte.
L’Esprit Saint porte les fruits de la joie et de la miséricorde
Saint Luc est l’évangéliste de la miséricorde et de la joie, Dante parlait de « l’évangéliste de la tendresse de Dieu ». Ce sont là des fruits de l'Esprit-Saint, qui font expérimenter la présence vivante de Dieu à nos vies. La miséricorde de Dieu révélée à Marie à l’Annonciation (Lc 1,50) et enseignée par la parabole du fils prodigue (Lc 15,20) fut manifestée au monde par la mort et la résurrection du Christ, « la foule des gens […] observant ce qui se passait, s’en retournaient en se frappant la poitrine » (Lc 23,48). Et la joie de Noël partagée par les anges aux bergers annonçait la joie des disciples à la résurrection de Jésus et à la Pentecôte. Les derniers versets de l’évangile qui rapportent l’Ascension de Jésus, indiquent que ceux-ci « retournèrent à Jérusalem, en grande joie. Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu » (Lc 24,52-53).
Si la miséricorde et la joie sont les dons de l’Esprit-Saint, elles ne feront jamais défaut. A nous de les demander à l’Esprit-Saint que Jésus a remis au monde.
+ Vincent Dollmann
Archevêque de Cambrai