« L’Esprit-Saint vous enseignera tout » dit Jésus aux apôtres dans le Cénacle où il vient d’annoncer sa mort et sa résurrection (cf. Jn 14,26). Jésus indique que le Saint-Esprit est porteur de ce qui est le plus précieux pour notre vie : la foi, la relation vivante et fidèle avec lui.
Ainsi à la Pentecôte, l’Esprit se manifesta sous la forme de « langues qu’on aurait dites de feu » (Ac 2,3). Il est la lumière qui ouvre les intelligences à la Parole de Dieu et il est le feu qui brûle les cœurs de l’amour même de Dieu. Les disciples d’Emmaüs en avaient déjà fait l’expérience le jour de Pâques. Après avoir reconnu Jésus ressuscité, ils se disaient l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant ? » (cf. Lc 24,32). Ce fut la brûlure de l’Esprit-Saint qui purifie du doute sur Dieu et qui fortifie dans la vérité de l’Evangile.
Comme pour les disciples d’Emmaüs à Pâques, l’Esprit-Saint nous a été donné à notre baptême. Tel un feu, il nous introduit à la connaissance de Jésus mort et ressuscité et à la relation vivante avec lui.
Comme pour les apôtres à la Pentecôte, l’Esprit-Saint nous est donné d’une manière nouvelle à la Confirmation. Tel un souffle, il nous entraîne à vivre et à témoigner de l’évangile.
Avec ceux qui vont recevoir aujourd’hui le sacrement de la Confirmation dans le diocèse et à travers le monde, nous voulons rendre grâce pour le don de la foi en Jésus mort et ressuscité, pour le don de l’Esprit-Saint qui « atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » selon l’expression de saint Paul (Rm 8,16).
Rendons grâce pour le don de la foi, elle est plus précieuse que toute richesse. Nous connaissons la parole de Jésus : « A quoi servirait à l’homme de posséder toute la richesse du monde, s’il en venait à perdre son âme » (cf. Mc 8,36). L’homme n’a pas simplement une intelligence ou un corps, mais aussi une âme. L’âme est le lieu où nous pouvons développer et évangéliser notre relation aux autres et à Dieu.
Disons notre reconnaissance pour la foi, elle est plus précieuse qu’une relation d’amitié ou de parenté. Elle m’enracine en Dieu, en Celui qui est la source de la vie et de l’amour vrais, car il est la Vie et l’Amour. Lui jamais ne nous abandonnera. Même si nos proches ou nos amis venaient à nous abandonner, Lui jamais ne le fera ; la Croix de Jésus son Fils en est la preuve.
Louons l’Esprit-Saint pour le don de la foi, elle est même plus précieuse que la santé. Jésus n’a pas guéri tous les malades. Les miracles étaient d’abord des signes de ce qu’il apportait au monde : le salut, la guérison non seulement du corps mais aussi de l’âme. Sa résurrection corps et âme est une anticipation de la nôtre, les miracles de guérison au temps de Jésus comme aujourd’hui sont des signes pour fortifier notre foi.
La fête de la Pentecôte nous invite à retrouver la fierté d’être chrétiens, la joie de croire et d’en témoigner. Cette fierté et cette joie n’ont rien à voir avec de la prétention ou de l’orgueil, mais elles ont leur origine dans le don gratuit de l’Esprit-Saint que Dieu nous fait par son Fils Jésus.
Mais pour vivre de cette joie et de cette fierté en vérité, il nous faut accepter le décentrement de nous-mêmes et nous laisser guider par l’Esprit-Saint. Il est l’Esprit d’amour du Père et du Fils qui selon la promesse de Jésus sera « toujours avec nous » (Jn 14,16).
+ Vincent Dollmann