Nous fêtons cette année Noël un samedi, jour qui est dédié à la Vierge Marie. C’est elle qui entre le vendredi-saint et le dimanche de Pâques a tenu dans la fidélité à la foi. Alors que le ciel et les cœurs se sont obscurcis, elle est restée debout près de la croix, tournée déjà vers le matin de Pâques.
Elle est véritablement l’éducatrice de notre foi. En elle, le Christ, Verbe éternel de Dieu s’est fait chair. Par elle aujourd’hui, le Verbe veut se faire chair en chacun de nous.
Marie, mère et disciple du Christ, nous indique deux attitudes essentielles : la confiance en la Parole de Dieu à temps et à contre temps et la disponibilité à l’action de l’Esprit-Saint.
A l’Annonciation, quand l’ange salue Marie en disant : « Réjouis-toi pleine de grâce, le Seigneur est avec toi » (Lc 1,28), il reprend les prophéties de Sophonie et de Joël : « Fille de Sion, réjouis-toi car le Seigneur est en toi en vaillant sauveur ». Cette salutation exprime toute l’attente du peuple de l’Ancienne Alliance. Bien plus, le titre « pleine de grâce » est le nom nouveau que Dieu donne à Marie pour signifier que les promesses s’accomplissent, que le salut est donné. Mais à travers Marie, cette salutation nous est également destinée. Ne sommes-nous pas par le baptême, comblés de grâce en étant libérés du péché et greffés sur la vie de Jésus ressuscité ?
Faisant totalement confiance à la fidélité de Dieu, Marie a fait de la Parole de Dieu le socle sur lequel elle a bâti sa vie. Tout au long de sa vie, Marie devait renouveler son « oui » de l’Annonciation. Les épreuves pourtant, n’ont pas manqué. Ainsi, dès Noël, à travers le dénuement de la crèche mais aussi la venue des bergers et des mages, elle va devoir s’interroger sur son lien à son fils et va ressentir combien il lui échappe.
Elle l’exprimera d’ailleurs lors de l’épisode du Temple quand elle aura à le chercher durant trois jours : « Vois, ton père et moi, nous te cherchions angoissés » (Lc 2,48). Jésus ne s’excuse pas, il semble ne pas comprendre sa douleur. Mais en fait, il y a là déjà un appel de sa part, un encouragement à maintenir vivante sa confiance en la Parole de Dieu. Au pied de la croix, on peut mesurer le chemin parcouru par Marie : elle s’est libérée de tout ce qui pouvait être en elle, de l’attachement affectif à son fils. Elle s’était donnée à Dieu et à Jésus, dans la foi.
Bien sûre, elle connaissait l’origine divine de Jésus, mais il lui fallait encore accepter de le laisser à sa mission qui allait passer par l’humiliation de la Croix. C’est là qu’elle est toute donnée à Jésus dans la foi et ainsi consacrée modèle et mère des disciples. A la mort du Christ quand « il remet son esprit » (Jn 19,30), l’Esprit-Saint ; elle est ainsi la première avec l’apôtre Jean à accueillir le don de la vie nouvelle.
En ce temps de Noël, je vous propose de reciter matin et soir la prière de l’Angelus où nous reprenons les versets bibliques qui glorifient la foi de la Vierge Marie à l’Annonciation et à Noël :
« L’ange du Seigneur porta l’annonce à Marie, et elle conçut du Saint-Esprit.
Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole.
Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous ».
Puissions-nous à la suite de la Vierge Marie choisir la Parole de Dieu comme la boussole de notre vie. Puissions-nous avec la Vierge Marie laisser l’Esprit-Saint guider notre vie dans la lumière du Christ, fait chair, qui était mort et qui est vivant.