« L’Esprit-Saint est sur moi, il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle » (Lc 4,18). Ce passage de l’Ecriture que Jésus a proclamé dans la synagogue de Nazareth définit toute sa vie et son ministère. Il peut ainsi le commenter en une phrase : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre ».
Porter la Bonne Nouvelle, c’est le cœur de la mission de Jésus et de tout disciple. Le Pape François n’hésitait pas à écrire : « je suis une mission sur cette terre et pour cela je suis dans ce monde » (Evangeli Gaudium n. 273). Et cette mission, c’est porter la Bonne nouvelle du salut en Jésus.
Le salut comme nous l’a rappelé le livre de l’Apocalypse, désigne l’œuvre de Jésus qui délivre l’humanité du mal et de ses péchés et l’introduit dans le royaume de Dieu, le Père (Cf. Ap 1,5-6). Ce salut nous y avons part à notre baptême. La centaine de catéchumènes qui seront baptisés à Pâques dans notre diocèse nous encouragent à renouveler les promesses de notre baptême en laissant agir la grâce de ce sacrement où Jésus vient nous libérer du mal et nous introduire dans la vie de ressuscité.
Il est vrai que la compréhension du salut s’est estompée par le matérialisme et le relativisme qui assèchent la soif de Dieu et de son salut.
Malgré le contexte de la pandémie et des guerres qui rappellent que l’homme ne peut pas se sauver lui-même, l’attrait du matérialisme reste fort : nous préférons chercher le bonheur sur terre. Un élève disait récemment à son aumônier qui parlait de la fête de Pâques : « je n'ai pas besoin d’être sauvé. J’ai ce qu’il me faut pour être heureux ! ».
De même le relativisme est bien vivant, il consiste à tout ranger au même niveau et à ne juger que par rapport à soi. Au plan spirituel, on en vient à construire sa propre image de Dieu en prenant ce qui convient dans les différentes traditions religieuses. Dans un tel contexte l’Evangile du salut en Jésus est réduit soit à un engagement de solidarité et de développement, soit à un discours religieux sans prise sur la vie du monde.
Face à notre difficulté à désirer et à accueillir le salut en Jésus, il nous faut à la suite de Jésus, laisser l’Esprit-Saint agir en nos vies. L’Esprit-Saint était non seulement intervenu à sa conception dans le sein de la Vierge Marie et à sa résurrection en faisant entrer son corps dans la Gloire de Dieu, il était présent et agissant tout au long de sa vie. « L’Esprit du Seigneur est sur moi par ce que le Seigneur m’a consacré par l’onction » (Lc 4 ,18), proclamait Jésus indiquant ainsi la source et la fécondité de son ministère. C’est par l’Esprit-Saint qu’il annonçait l’Evangile du salut et qu’il en donnait accès à travers l’écoute des personnes et la guérison des malades. C’est le même Esprit-Saint qui nous a été donné concrètement au baptême. Ce don se renouvelle dans chaque sacrement qui nous associe à l’expérience de la Pentecôte et nous garde ainsi dans la fidélité au service de l’Evangile du salut. Dans chaque sacrement, le Saint-Esprit continue d’agir comme des langues de feu pour brûler nos cœurs de l’amour même de Dieu. Dans chaque sacrement, il continue encore de se manifester comme un souffle qui nous pousse à dépasser nos peurs et à témoigner de la joie de l’Evangile en toutes les situations de nos vies.
Frères et sœurs pour être fidèles à l’annonce et au témoignage de l’Evangile du salut, il nous faut maintenir vivante la prière à l’Esprit-Saint et le laisser conduire notre vie par ses dons de sagesse et de force. Puissent les saints de l’Avesnois, de hier et d’aujourd’hui, nous éclairer et nous soutenir par leur prière. Je pense à saint Etton, moine irlandais venu évangéliser la région au 7ème siècle ; à saint Ursmar, missionnaire de l’Avesnois et de la Flandre, à saint Dodon, son disciple, établi ermite à Moustier et à sainte Hiltrude, ermite près de l’Abbaye de Liessies, tous les trois ont vécu au 8ème siècle. Je n’oublie pas les Bienheureux Michel Coquelet et Jean Wauthier, religieux missionnaires au Laos et morts martyrs dans les années 1960.
Avec l’ensemble des saints, puisse la Vierge Marie vénérée sous de nombreux vocables dans l’Avesnois, nous garder dans l’amour de Jésus et dans la joie de témoigner de son Evangile qui porte le salut au monde.