Homélie à l'occasion de la Toussaint

A l'église Saint-Géry à Cambrai

Nous célébrons cette année la Toussaint un vendredi, jour de mémoire de la Passion de Jésus.

Ce lien vient rappeler que la sainteté qui est le chemin des béatitudes passe par la croix. Jésus en effet a vécu les béatitudes jusqu’au seuil de sa mort. En lui, elles ne sont pas restées un beau discours réduisant la sainteté à un rêve ou à une utopie.

Sur la croix, Jésus a manifesté pleinement la pauvreté de cœur, s’en remettant à Dieu son Père jusqu’au seuil de sa mort. Ses dernières paroles se sont faites prières : « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? Entre tes mains je remets mon esprit ».

Sur la croix, Jésus a révélé son cœur rempli de la miséricorde divine, suscitant le repentir du bon larron.

Sur la croix, il a témoigné de la pureté de son cœur, invitant la Vierge Marie sa mère et Jean son disciple à s’accueillir mutuellement dans le souffle de l’Esprit de charité.

La croix de Jésus rend la sainteté accessible à toutes les situations humaines. Que nous soyons bien portants ou malades, jeunes ou adultes, nous pouvons nous engager sur le chemin de sainteté à la lumière des béatitudes. D’ailleurs, la première des béatitudes, celle de la pauvreté qui donne le ton aux autres, s’adresse non seulement aux démunis, mais à chaque personne dans sa quête du bonheur.

 

La croix de Jésus rend les béatitudes accessibles à toutes les situations en apprenant à conjuguer ensemble, prier, pardonner et aimer. La prière nous maintient dans le souffle de l’Esprit-Saint que nous avons reçu à notre baptême et qui nous donne accès à la sainteté du Christ. Le pardon nous fait porteurs de la miséricorde de Dieu vainqueur du mal et de la mort. Et l’amour nous rend serviteurs de la vie dans nos responsabilités et engagements.

Là où les disciples de Jésus cherchent à vivre la prière, le pardon et la charité et à les tenir ensemble, ils peuvent gouter à la joie des béatitudes.

 

Il y a trois semaines, j’ai pu rejoindre le congrès national des aumôneries des prisons à Lourdes. L’alternance des célébrations et des partages en équipes autour de la Parole de Dieu, a offert aux participants un beau ressourcement spirituel pour poursuivre leur mission avec un nouveau souffle et encourager à la sainteté les détenus et l’ensemble du personnel pénitencier. Je me réjouis de voir les aumôneries des quatre prisons du diocèse susciter des chemins de pardon et d’attachement au Christ. Il m’est ainsi arrivé à plusieurs reprises de conférer les sacrements de la confirmation voire du baptême à des détenus ; comme le dimanche 3 novembre à la maison d’arrêt de Douai.

 

J’ai également été touché par l’accueil des catéchumènes de Cambrai samedi dernier à la Cathédrale. La bénédiction prononcée sur eux au cours de la messe est un encouragement pour les paroissiens à rajeunir leur désir de sainteté et pour les catéchumènes à s’attacher aux sacrements pour maintenir vivant ce désir au-delà du baptême.

 

En ce vendredi jour de fête de tous les saints, la contemplation de Jésus du mont des béatitudes au mont du Golgotha veut allumer et entretenir en nous le désir de la sainteté. Les béatitudes orientent ce désir vers la joie en Dieu, la croix éduque ce désir à l’aune de la prière, du pardon et de l’amour du Christ.

La Vierge Marie, reine des saints, nous soutient par son exemple et sa prière.

Comme elle au pied de la croix de son fils, nous voulons apprendre à tenir dans le dialogue d’amour avec lui jusqu’au dernier souffle.

Comme Marie contemplant l’offrande de Jésus pour le salut de l’humanité, nous voulons relayer le pardon de Dieu sur notre entourage, même sur ceux qui nous ont fait du tort. Comme la Vierge Marie près de Jésus qui a sauvé le monde par le don de sa vie, nous voulons rester debout jusqu’au bout en tenue de service.

 

Article publié par Service communication • Publié le Lundi 04 novembre 2024 • 167 visites

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