Louons le Seigneur qui nous aime
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes qu’il aime ». Ce chant de louange que nous n’avons plus chanté durant le temps de l’Avent doit remplir maintenant notre cœur de joie.
Dieu s’est fait homme, Dieu s’est fait petit enfant pour la joie de tous les hommes ! Quelle personne, aussi endurcie soit-elle, n’est pas touchée par le sourire d’un enfant ? Puissions-nous en cette nuit répondre au sourire de l’Enfant-Dieu.
La plus belle manière de lui répondre est bien la prière de louange. Les anges et les saints nous y invitent, et nous pouvons laisser la Vierge Marie elle-même nous l’enseigner. Son cantique, le Magnificat, qu’elle a chanté alors qu’elle portait le Christ en son sein, nous aide à entrer dans la joie de Noël.
Les premiers mots de Marie se traduisent plus littéralement par : « Mon âme proclame grand le Seigneur ».
Dieu est grand ! Ce cri résonne malheureusement aujourd’hui comme la signature d’actes terroristes semant la désolation et la mort. La Vierge Marie vient nous soutenir pour que la foi au Dieu Vivant demeure celle d’une exultation et d’une joie. Marie chante Dieu pour ce qu’Il est, le Dieu Créateur et Sauveur, Dieu Trinité d’amour. La louange de Marie n’est pas une prière spontanée ou sentimentale comme on peut fredonner une chanson quand on a le sentiment que tout va bien. Marie renvoie à une expérience concrète. Elle poursuit d’ailleurs son cantique en affirmant : « exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur » et renvoie à un événement précis. Il faudrait utiliser le verbe au passé comme en latin : « exultavit spiritus meus, mon âme a exulté ». Marie évoque l’événement de l’Annonciation où l’ange Gabriel lui annonce qu’elle est choisie pour être la mère du Christ. Dans sa prière de louange, la Vierge Marie invite à partager la joie du don du Christ au monde. L’Eglise s’en est fait le relais en reprenant chaque soir le Magnificat malgré la persistance de l’injustice et de la violence entre les hommes qui semblent contredire la Bonne Nouvelle de la venue et de la présence du Christ au monde.
Bien plus, la Vierge Marie exulte de joie car elle porte en elle le Sauveur du monde, et nous invite à vivre de cette joie qui nous est donnée dans l’eucharistie. Là, à travers sa parole proclamée et son corps livré, le Christ Jésus nous rejoint non seulement dans notre histoire ; mais comme pour Marie, il vient habiter en nous.
Pour ma part, j’aime beaucoup reprendre le Magnificat après la communion. Cette prière peut être choisie comme l’action de grâce dite dans le silence pour vivre la communion dans un climat d’intériorité et grandir dans la joie de la présence du Christ dans nos vies.
C’est là dans chaque eucharistie, dimanche après dimanche, que s’accomplit Noël, que je peux accueillir la présence du Sauveur.
Certes notre réponse est plus difficile à l’heure où le père-Noël remplace l’enfant de Noël et où les réveillons n’offrent plus de place à la prière et aux cantiques de Noël.
Pourtant, Dieu ne désespère pas ; Il continue de nous visiter à travers son Fils. Exclu comme à Bethléem, il reste à notre porte et ne cesse d’attendre notre conversion. A nous d’oser un pas ! En cette nuit de Noël, la Vierge Marie est là pour nous soutenir. A son école, nous pourrions nous réapproprier les temps de silence dans les célébrations notamment au moment de la communion pour prier dans l’action de grâce.
Louer Dieu est un acte de foi qui reconnaît en Dieu la source de toute joie. Lui seul peut combler notre cœur, Lui seul est notre maître et sauveur.
Lui seul est allé jusqu’au bout en acceptant la mort de son Fils pour arracher l’homme aux ténèbres du péché et de la mort.
En la Nativité du Christ, nous avons la certitude que l’homme est aimé d’un amour vivant, que son existence est entre les mains de Dieu. Alors unissons-nous à la louange des anges : « Gloire à Dieu à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime, aux hommes qu’il ne cesse d’aimer ».