Oser défiler en procession
Les processions restent d’actualité
A l’heure des défilés pour défendre les droits sociaux ou des marches blanches pour rendre hommage à une victime, les chrétiens ne devraient pas craindre de se manifester sur les lieux publics pour témoigner de leur foi au Christ. Dans notre diocèse nous connaissons les grandes processions en l’honneur de la Vierge Marie comme à Valenciennes ou à Cambrai, ou en l’honneur de saints comme sainte Maxellende à Caudry, pour ne nommer que les trois lieux dont les églises sont reconnues comme basiliques, c'est-à-dire comme lieux de pèlerinages de l’Eglise universelle.
Les processions manifestent notre condition de pèlerins
Contrairement à un randonneur qui peut marcher sans avoir de but, le pèlerin sait où il va ; il a une destination où Dieu lui donne rendez-vous. Le pèlerin répond à un appel de Dieu qui engage toute sa personne et qui lui donne de faire l’expérience de Dieu marchant aux côtés des hommes. Abraham, le père des croyants, a été le premier pèlerin. Il a vécu dans un monde marqué par des rapports de force entre clans et par un mépris de la vie humaine (Gn 12, 10 ; 14). En quête de Dieu et de sa justice, Abraham a entendu son appel : « Quitte ton pays […], et va vers le pays que je te montrerai » (Gn 12,1). Dans sa pérégrination, Abraham découvrait que la terre promise était en réalité la terre de la rencontre avec Dieu. Son pèlerinage n’était qu’une étape d’un long cheminement de l’humanité vers Jésus, le Fils de Dieu qui le mènera à son terme en offrant la communion de vie et d’amour avec Dieu au Ciel.
La procession du Saint-Sacrement honore Jésus, « chemin, vérité et vie » (Jn 14,6)
Le miracle eucharistique à Douai a eu lieu le jour de Pâques 1254, période de la mise en place de la Fête-Dieu. J’ai été heureux de voir que cette fête y était marquée par la procession du Saint-Sacrement à travers les rues de la ville. Avant la crise sanitaire de la Covid, entre six et huit groupes de pèlerins venus d’autres diocèses ont participé à cette journée. La diversité d’âge et d’origine sociale dans un climat de ferveur et de joie offre un beau témoignage de l’Eglise, Famille de Dieu. La Séquence du Lauda Sion composée par saint Thomas d’Aquin, est prévue avant la proclamation de l’Evangile et reprise durant la procession. La finale du cantique résume l’esprit de la démarche des processions : « O Bon Pasteur, toi qui sais tout et qui peux tout, toi qui sur terre nous nourris, conduis-nous au banquet du ciel et donne-nous ton héritage, en compagnie de tes saints ».
