Le Pape Benoit XVI
Aimer et faire aimer le Seigneur
« Signore, ti amo » Ce sont les derniers mots du Pape Benoit XVI quelques heures avant sa mort survenue le 31 décembre. Ils constituent le témoignage d’une vie pétrie de la méditation des Ecritures Saintes et de la réflexion théologique. Le théologien le plus éminent de ces soixante dernières années aura été en même temps un digne successeur de saint Pierre, témoignant avec courage et humilité de son amour du Seigneur Jésus.
Aimer le Seigneur avec son intelligence et son cœur
Benoit XVI avait le souci d’annoncer le Christ au monde contemporain fasciné par les progrès de la science pour augmenter les capacités humaines et allonger la vie terrestre. Il a travaillé à articuler étroitement foi et raison (Cf. Encyclique Lumen Fidei 2013, n.32). La raison ne peut s’ériger comme référence exclusive de toute connaissance ; l’acte de connaître sollicite toutes les facultés humaines.
Si la raison doit s’ouvrir à la foi, l’inverse est tout aussi vital. La Révélation de Dieu s’est faite dans l’histoire humaine et trouve son accomplissement dans l’incarnation de son Fils Jésus qui a assumé notre raison humaine.
L’intelligence est donnée pour approcher de Dieu et découvrir son message et les signes de sa présence. Elle manifeste le respect de Dieu pour notre liberté et de son désir de faire de nous des fils et non des esclaves.
Aimer le Seigneur à la lumière des Saintes Ecritures et de la Tradition de l’Eglise
Pour connaître et aimer le Christ, Benoît XVI aimait à rappeler l’importance des Saintes Ecritures et de la Tradition de l’Eglise qui désigne son enseignement et sa liturgie. C’est ensemble qu’elles garantissent la fidélité au Christ. En 2006, lors de ses catéchèses aux audiences du mercredi, le Pape parlait de la Tradition comme d’un « fleuve vivant qui nous relie aux origines, dans lequel les origines sont toujours vivantes ». Si la Tradition est comme un fleuve vivant qui nous relie au Christ, on peut ajouter que l’Ecriture est comme le lit de ce fleuve qui donne la puissance au courant et l’orientation vers les rives de l’océan divin.
Aimer le Seigneur, le cœur de toute vocation
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » (Jn 21,15). Cette question que Jésus a posée à Pierre, il continue de nous la poser aujourd’hui. Malgré l’épreuve du reniement, l’apôtre met sa confiance dans l’amour de Dieu et n’hésite pas à répondre par trois fois : « Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais ». A sa suite, Benoit XVI a accompli sa mission avec courage et fidélité, même après la renonciation à sa charge. Et ainsi, au bout de sa vie terrestre, il a non seulement proclamé, « Je crois Seigneur », mais « Je t’aime ».