La vocation chrétienne,

vocation à la charité du Christ Édito du 15 novembre 2018

La vocation chrétienne, vocation à la charité du Christ

 

« En s’éveillant au monde, l’homme n’éprouve-t-il pas, avec le désir naturel de le comprendre et d’en prendre possession, celui de trouver son accomplissement et son bonheur ? » (Exhortation apostolique Gaudete in Domino, 9 mai 1975, n. 1). Cette question du Pape Paul VI renvoie à l’aspiration la plus profonde du cœur de l’homme qui se traduit concrètement par le désir d’aimer et d’être aimé. Mais aussitôt, nous nous heurtons à nos limites : nous aimons mal ou ne savons pas aimer. Tous les drames de la vie sociale et personnelle peuvent se résumer dans cette tension entre le désir d’aimer et l’incapacité à y répondre.

 

En envoyant son Fils sur terre, Dieu atteste que Lui-même a inscrit le désir de bonheur dans notre cœur et qu’il veut nous permettre d’y répondre en aimant comme Lui.

Sur la croix du Christ, nous pouvons contempler l’infini de cet amour de Dieu. Toutes les situations humaines, même le péché, la souffrance et la mort, ont été assumées par le cœur aimant du Fils pour y frayer un chemin vers le Père. Et dans la résurrection du Christ, cet amour se manifeste comme force de vie nouvelle et éternelle pour le monde. La nature humaine de Jésus a été en quelque sorte pénétrée totalement par l’amour de Dieu, et c’est là le gage de notre propre résurrection.

Cet amour qui dit Dieu et qui a été rendu accessible à l’humanité par la mort et la résurrection du Christ, lui a été donné à la Pentecôte par l’envoi de l’Esprit-Saint. Il continue à être versé dans les cœurs par le baptême. Ne sommes-nous pas baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, au nom du Dieu Trinité d’Amour ? Cet amour reçu de Dieu est appelé à se conjuguer selon les vocations et les états de vie.

 

Pour les laïcs, il se déploie dans les engagements et les responsabilités au cœur du monde. Ceux qui se sont engagés dans le mariage, la vivront encore dans une fidélité mutuelle et un respect total ouvert sur la vie. Les laïcs manifestent ainsi que la vie de charité est possible dans ce monde.

Les religieux vont vivre cette charité par la fidélité aux vœux et à la vie communautaire. Ils témoignent que la charité trouve son accomplissement en Dieu seul. C’est auprès de Lui que l’humanité pourra en vivre pleinement.

 

Et pour les prêtres, la charité se caractérisera comme don de soi pour l’édification du Corps du Christ.

A la messe de clôture du synode des jeunes, dimanche 28 octobre, le pape François rappelait que : « La foi au contraire, c’est la vie : c’est vivre l’amour de Dieu qui a changé notre existence. Nous ne pouvons pas être des doctrinaires ou des activistes ; nous sommes appelés à poursuivre l’œuvre de Dieu à la manière de Dieu, dans la proximité : liés à Lui, en communion entre nous, proches de nos frères ».

A la lumière de la fête de la Toussaint, puissions-nous entendre l’appel à suivre le Christ dans le souffle de son amour et redécouvrir pour aujourd’hui la fierté joyeuse d’être baptisés.

 

+ Vincent Dollmann

Archevêque de Cambrai

                                                                                                                 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Vendredi 23 novembre 2018 • 1402 visites

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